Dirigé par les Professeurs Peter Krustrup et Jens Bangsbo, du Département d’Exercice et de Sciences du Sport de l’Université de Copenhague, le projet sur 3 ans [1] a couvert plusieurs études d’intervention impliquant à la fois des hommes, des femmes et des enfants qui ont été divisés dans plusieurs groupes : un groupe football, un de course à pieds et un groupe contrôle. Les résultats de ces études sont si remarquables que le Journal Scandinave de Médecine et de Science du Sport n’a pas hésité à publier une édition spéciale intitulée “Le Football pour la Santé”, contenant 14 articles scientifiques du projet football.
Le football et la santé
Les chercheurs ont étudié les effets physiques de l’entrainement de football sur des sujets non entrainés âgés entre 9 et 77 ans. La conclusion était claire. Le football permet d’entre en bonne santé au sens large, et des effets sur la forme physique qui sont au moins aussi prononcés que pour la course à pieds, et dans certains cas meilleurs.
Le responsable de l’étude, Peter Krustrup, conclut : “le football est un sport d’équipe très populaire qui contient des facteurs de motivation et sociaux positifs qui pourraient faciliter la conformité, et contribuer à maintenir un style de vie physiquement actif. Les études présentées ont démontré que l’entrainement de football pendant deux à trois heures par semaines causent des adaptations cardiovasculaires, métaboliques et musculo-squelettiques significatives, indépendamment du sexe, de l’âge ou du manque d’expérience dans le foot”.
Le Professeur Jens Bangsbo continue : “les effets peuvent être maintenus pendant une longue période de temps, même avec une fréquence d’entrainement réduite à une ou deux fois une heure par semaine. Le football de loisir apparait de ce fait constituer un type d’entrainement efficace, conduisant à des améliorations de la performance et à des effets bénéfiques significatifs pour la santé, y compris une réduction du risque de maladies cardiovasculaires, des chutes et fractures. Dans un certain nombre d’aspects, l’entrainement de football apparait être supérieur à l’entrainement de course à pieds. L’entrainement de foot peut aussi être utilisé pour traiter l’hypertension, et il était clairement supérieur aux stratégies de traitement standard issues des recommandations traditionnelles des médecins.”
Les deux chercheurs prédisent une grande perspective dans l’utilisation du football comme activité pour promouvoir la santé : “les études ont montré de façon convaincante que l’entrainement de football est efficace pour augmenter la forme physique et le profil de santé de la population en général. Des études futures sont nécessaires pour comprendre ce qui cause ces effets bénéfiques du foot, comment le foot peut être utilisé pour améliorer la santé du cœur chez les jeunes, et comment d’autres groupes de patients comme ceux avec un diabète de type II ou un cancer peuvent en bénéficier.”
Le football créé des aventures de groupe et aide les femmes à rester actives
L’un des aspects de l’étude a été d’étudier le niveau de capital social que les femmes gagnaient à courir ou à jouer au football. Même si les footballeurs et les coureurs s’entrainent tous en groupe, il y avait des différences significatives dans la façon avec laquelle ils interagissaient, et ce qu’ils considéraient comme étant les aspects les plus importants du sport dans lesquels ils étaient engagés. Les coureurs étaient plus focalisés sur eux-mêmes en tant qu’individus, tandis que les footballeurs développaient des “aventures de groupe” quand ils commençaient à se percevoir eux-mêmes comme une équipe.
Depuis le début, la plupart des femmes, qu’elles soient footballeuses ou coureuses, pensaient que la course à pieds serait une forme d’exercice facile à continuer après que le programme d’intervention soit terminé. Ce ne fut pas le cas :
“La découverte la plus importante était la différence dans les interactions et création sociales des histoires de “nous” entre les groupes, qui pourrait impacter les possibilités de docilité à long terme. Un an après l’étude, plusieurs des joueurs de foot continuent à jouer au foot, certains ont même rejoint un club de football organisé et officiel. Il n’en fut pas de même avec le groupe de ceux qui courraient, où ils étaient moins à continuer de courir. Ceci peut être dû au fait que les coureurs se focalisaient sur leur santé et leur silhouette, alors que les joueurs de foot étaient plus engagés dans l’activité elle-même, y compris le fun et le fait de ne pas laisser tomber ses équipiers” explique Laila Ottesen, professeure associée.
Les hommes se font moins de soucis quand ils jouent au foot que quand ils courent
Une autre étude a examiné l’épuisement vécu pendant l’entrainement d’adultes non entrainés, et leurs expériences de “soucis” et de détente. Cette étude, basée sur 6 groupes d’hommes et femmes non entrainés, a montré que tous les groupes vivaient un niveau de détente général élevé pendant l’intervention, ce qui souligne que les participants se sentaient motivés, heureux et impliqués au point qu’ils en oubliaient le temps et la fatigue.
Il n’y avait pas de différence dans les niveaux d’anxiété chez les femmes joueuses de foot et coureuses, mais les hommes footballeurs semblaient être beaucoup moins anxieux que leurs contreparties footballeuses.
“Les hommes qui jouaient au football montraient des niveaux d’anxiété plus faibles que pendant la course à pieds, 2.8 contre 4 sur une échelle allant de 0 à 6. Et bien qu’ils s’entrainaient à un niveau identique, ils ne se sentaient pas aussi épuisés que pendant la course à pieds” dit Anne-Marie Elbe, professeure associée qui ajoute : “il faudra plus de recherches pour examiner pourquoi les hommes et les femmes vivent le jeu de football différemment, mais il se pourrait que ce la vienne du fait que les hommes ont plus d’expérience avec le foot dès leurs jeunes années que les femmes.”
Références :
[1] Soccer and health. Department of Exercise and Sports Science