Une étude, publiée par des chercheurs de l’Université de Toronto et de Ryerson, a analysé les bénéfices nutritionnels des nouvelles boissons (boissons vitaminées,boissons énergisantes et autres jus de fruits et légumes) vendus en supermarchés ou dans les magasins spécialisés en évaluant leurs compositions nutritives. Les résultats de cette étude ont été publiés dans le journal Applied Physiology, Nutrition, & Metabolism [1].

D’après les conclusions de cette étude, ces boissons rapportent des enrichissements en nutriments importants. Le marketing et les emballages de ce genre de produits mettent en exergue ces attributs nutritifs en déclarant qu’ils permettraient de “renforcer le système immunitaire” ou qu’ils auraient des “propriétés antioxydantes”, quand d’autres font des déclarations associées à des nutriments précis. En outre, les nutriments sont souvent juxtaposés avec des messages relatifs à la performance sportive, intellectuelle ou au bien-être émotionnel, à des bénéfices qui vont bien au-delà de ce que la science a pu démontrer en matière de nutrition.

Les scientifiques ont trouvé que ces boissons étaient composées d’ajouts considérables de micronutriments à des niveaux qui dépassent souvent les besoins d’un être humain. Les éléments nutritifs les plus souvent trouvés étaient les vitamines B6, B12, C et la niacine. À l’exception de la vitamine C, les jeunes adultes, qui sont le groupe cible de ce type de boissons, consomment déjà largement assez de ces nutriments pour combler leurs besoins.

Naomi Dachner, chercheuse en science nutritionnelle à l’Université de Toronto, déclare : “alors que nos résultats montrent que les consommateurs ne tirent que très peu ou pas du tout de bénéfices de ces ajouts en nutriments dans ces boissons, la plupart des produits sont vendus comme s’ils apportaient un bénéfice unique au consommateur grâce à ces ajouts de nutriments.”

Après que ces boissons aient été réglementées comme aliments plutôt que comme produits de santé naturels, leurs étiquettes ont eu tendance à changer pour respecter les exigences en termes d’information, mais il y a eu très peu de changements dans leurs compositions nutritives ou leur marketing.

La chercheuse d’expliquer : “la plupart de ces nutriments dont l’ajout est autorisé sont disponibles à des niveaux qui se situent bien au-dessus des besoins nutritifs, et les recommandations alimentaires officielles ne sont pas conçues pour pousser les fabricants à ajouter ces nutriments parce qu’il y aurait des carences dans la population générale.”

“Les boissons enrichies doivent afficher des tableaux nutritionnels qui peuvent faciliter les comparaisons entre les produits, mais cette information ne permettra sans doute pas au consommateur de faire la différence entre les ajouts de nutriments potentiellement bénéfiques et les autres.”

Cette étude soulève en fait des questions à propos des mesures qui auraient besoin d’être prises pour s’assurer que les consommateurs de ces boissons ne soient pas les dindons de la farce, ou afin qu’ils ne soient pas exposés à une consommation excessive de vitamines et minéraux qui ne leur apporterait en réalité rien pour leur santé, sinon un surdosage.

Références :

[1] An examination of the nutrient content and on-package marketing of novel beverages. Naomi Dachner, Rena Mendelson, Jocelyn Sacco, Valerie Tarasuka. Applied Physiology, Nutrition, and Metabolism.

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