Des assiettes plus petites, des verres plus minces permettent de perdre du poids.
Les individus au régime pourraient ne pas avoir besoin d’autant de volonté qu’ils le croient, notamment s’ils opèrent de simples changements dans leur environnement pouvant résulter en une meilleure alimentation sans y penser une seule seconde, explique le psychologue Brian Wansink.
“Nos foyers sont pleins de pièges cachés nous poussant à manger” dit-il [1]” La plupart d’entre nous sommes trop désordonnés dans nos vies pour nous concentrer consciemment sur chaque bouchée de ce que nous avalons, et donc nous demander si nous sommes rassasiés. Le secret est de modifier votre environnement pour qu’il travaille avec vous plutôt que contre vous” dit Wansink.
Celui-ci a identifié plusieurs mythes à propos des comportements alimentaires qui expliquent pourquoi les Américains deviennent en moyenne plus gros. “Les gens ne pensent pas que quelque-chose d’aussi simple que la taille d’un bol pourrait influencer la quantité de ce qu’on mange” dit-il.
Pourtant plusieurs études l’ont précisément montré, y compris l’étude de Wansink sur 168 mordus de cinéma qui mangeaient des popcorn frais ou rassis dans des récipients de différentes tailles. Et selon l’étude, les gens mangeaient 45% de popcorn de plus dans les récipients extra-larges que dans des larges, et les personnes qui mangeaient des popcorns rassis mangeaient 34% de popcorn en plus dans des paniers extra-larges que ceux qui avalaient des popcorns frais.
Ils ne réalisent seulement pas ce qu’ils font, ajoute le chercheur. Cette stratégie s’applique aussi à ce que nous buvons. Sa recherche a découvert que les gens versent environ 37% de liquide en plus dans des verres courts mais larges que dans des verres grands mais fins, d’un volume pourtant identique.
Même le bol de céréales d’un enfant peut être un piège. Une étude a montré que des enfants de poids différents, auxquels on donnait un bol d’une contenance de 450 grammes, étaient plus susceptibles de se resservir une seconde fois autant de céréales que des enfants qui recevaient un bol de 230 grammes.
Un autre mythe selon Wansink est celui selon lequel les individus savent quand ils sont rassasiés, et s’arrêtent avant de trop manger. Son laboratoire a testé cela en réalisant un “bol sans fond”. Ils ont convié 60 personnes à un déjeuner gratuit, et ont donné à la moitié des participants des bols de 620 grammes de soupe, et à l’autre moitié des bols de la même contenance mais qui étaient truqués et qui se remplissaient tout doucement par le fond sans qu’ils le sachent.
Résultat : les personnes avec les bols sans fond ont mangé 73% de plus que ceux avec les bols normaux, pourtant, quand on leur posait la question, ils n’avaient pas réalisé avoir mangé plus. “La leçon à tirer est que vous ne pouvez pas faire confiance en votre estomac pour vous dire quand vous êtes rassasié. Il peut vous tromper” dit-il.
Le simple fait d’être attentif à cela peut aider les gens à faire des choix plus sains, tout spécialement ceux qui essayent déjà de mieux manger. Une des études de Wansink a montré que les individus perdaient plus d’un kilo par mois après avoir opéré plusieurs changements simples dans leur environnement, comme mettre des assiettes à fromages plutôt que de grandes assiettes. Retirer les mauvais aliments hors de la vue immédiate et y mettre des aliments plus sains tels que des fruits ou encore manger dans la cuisine ou le salon plutôt que devant la télévision.
“Ces stratégies toutes simples sont susceptibles de mieux fonctionner que la seule volonté. Il est plus facile de changer votre environnement que votre état d’esprit” conclut-il.
Références :
[1] Modifying the Food Environment : From Mindless Eating to Mindlessly Eating Better. Brian Wansink.