Une étude suggère que la clé d’une perte de poids sur le long terme, et du maintien du poids atteint, est de rapidement maigrir plutôt que graduellement, tout du moins dans les étapes initiales du régime.
Cependant, il faudra plus d’études pour déterminer la meilleure approche.
Une perte de poids réussie, chez les individus obèses, est définie comme étant une réduction de 10% ou plus du poids de corps initial, conservé pendant au moins un an. Restait une question en suspens, celle de savoir s’il valait mieux maigrir rapidement ou lentement, et quelle était la meilleure approche afin de contrôler cette perte de poids sur le long terme.
D’un autre côté, il existe des preuves que commencer un régime lentement pour maigrir résulte en une perte de poids continue, réduit les risques de regrossir par la suite, et de conserver avec succès cette perte de poids. D’un autre côté, il a été montré que plus la perte de poids initiale était importante chez les personnes obèses, et plus la perte totale de poids sur le long terme était grande.
Cette nouvelle étude, dirigée par Lisa Nackers et ses collègues de l’Université de Floride, a étudié les données de 262 personnes obèses, d’âge moyen, qui avaient pris part à un programme de perte de poids sur 6 mois [1].
Les participants avaient été encouragés à réduire leur consommation de calories et à augmenter leur activité physique pour réaliser une perte de poids moyenne de 500 grammes par semaine pendant les six premiers mois. Puis, durant l’année qui suivait, les participants ont eu un soutien pour maigrir qui impliquait un contact deux fois par mois sous la forme de séances de groupe, de contacts téléphoniques ou de lettres d’information.
Les chercheurs ont trouvé que certaines des femmes avaient rapidement éliminé des kilos, tandis que d’autres l’ont fait relativement graduellement, et d’autres encore étaient plus lentes à maigrir pendant les premiers mois de l’étude.
Les femmes du groupe ayant perdu du poids le plus rapidement ont perdu plus de 0,68 kg par semaine, celles du groupe modéré ont perdu entre 0,23 et 0,68 kg par semaine et celles du groupe le plus lent ont maigri de moins de 0,23 kg par semaine. Puis, ils ont analysé la perte de poids des femmes à six et à 18 mois, tout comme la reprise de poids à la fin de l’année qui suivait.
Celles du groupe le plus rapide ont éliminé le plus de poids en général, ont conservé leur perte de poids plus longtemps et n’étaient pas plus susceptibles de regrossir que celles qui avaient perdu le plus de poids dans le groupe qui avait maigri progressivement. A la fin des six mois, les femmes du groupe le plus rapide avaient perdu 13,5 kg en moyenne, alors que celles du groupe modéré ont perdu environ 8,9 kg, et celles du groupe le plus lent ont fondu d’environ 5,1 kg.
Les femmes du groupe ayant maigri le plus rapidement étaient cinq fois plus susceptibles d’atteindre la perte de poids cliniquement significative de 10% à 18 mois que celles du groupe le plus lent. Et celles du groupe modéré étaient presque trois fois plus susceptibles d’atteindre cette étape cruciale que les femmes du groupe le plus lent.
“Notre étude apporte des preuves que, dans le contexte d’un traitement du style de vie, perdre du poids au début très rapidement provoque des réductions de poids plus grandes à court terme, ne résulte pas en une augmentation de la reprise du poids et est associé à de plus grandes pertes de poids tout en conservant cette perte sur le long terme” écrivent les auteurs dans le Journal of Behavioral Medicine.
Les chercheurs suggèrent que les programmes de perte de poids devraient favoriser “de grands changements comportementaux, plutôt que des petits, pendant les premières semaines du régime.”
Cependant, des recherches passées avaient montré qu’une perte de poids trop rapide, au tout début du régime, pouvait aussi être dangereux pour la santé de l’individu.
Références :
[1] The Association Between Rate of Initial Weight Loss and Long-Term Success in Obesity Treatment : Does Slow and Steady Win the Race ? International Journal of Behavioral Medicine