Le sexe avant le sport n’a pas d’effets négatifs sur l’athlète et peut même être bénéfique pour la performance.
Durant les Jeux Olympiques de Rio, 450 00 préservatifs ont été distribués dans le village des athlètes. Cela peut sembler surprenant étant donné le point de vue largement partagé selon lequel l’abstinence de toute activité sexuelle pourrait stimuler la performance athlétique. Ces points de vue de longue date ont cependant été remis en cause par une analyse des éléments de preuve scientifiques disponibles, qui a été publiée dans le journal Frontiers in Physiology [1].
“Le fait de s’abstenir de toute activité sexuelle avant une compétition athlétique est un sujet controversé dans le monde du sport,” explique Laura Stefani, auteure de l’étude. “Nous n’avons cependant pas trouvé de preuve scientifique solide qui indique que l’activité sexuelle ait un effet négatif sur les résultats sportifs.” Les auteurs ont en effet passé en revue des centaines d’études dans l’espoir d’y trouver des preuves, petites ou grandes, de l’impact de l’activité sexuelle sur la performance sportive. Après avoir établi un certain nombre de critères pour filtrer les études les plus fiables, seules neuf d’entre elles ont été inclues dans leur analyse.
L’une d’elles a trouvé que la force des athlètes féminines ne différait pas qu’elles aient des rapports sexuels ou non la nuit qui précédait la compétition. Une autre a même observé un effet bénéfique sur la performance de coureurs de marathon. Alors que cette petite poignée d’études fournissait certains indices sur les effets réels du sexe sur la performance sportive, le Dr Stefani et ses collègues étaient déçus par la faible recherche actuelle sur le sujet.
“Nous avons clairement montré que ce sujet n’a pas été correctement étudié et que seules des histoires anecdotiques ont été rapportées,” dit-elle. “En fait, à moins que les rapports aient lieu moins de deux heures avant une épreuve sportive, les preuves montrent que l’activité sexuelle pourrait avoir des effets bénéfiques sur la performance sportive.”
Leur analyse a aussi révélé que les hommes avaient été plus souvent étudiés que les femmes, sans comparaison des effets à travers les sexes. En outre, cela souligne le fait que les différences culturelles dans les attitudes face à l’activité sexuelle pourraient influencer l’importance de l’impact que cela peut avoir. Le Dr Stefani précise que d’autres facteurs ont été ignorés. “Aucun élément d’importance n’a été établi sur les effets psychologiques et physiques de l’activité sexuelle sur la performance sportive, ou bien sur les différents types de sports.”
C’est un point important étant donné les défis mentaux et physiques qui sont assez différents selon les sports. Cette analyse démontre qu’il y a un besoin réel de recherche scientifique de bonne qualité concernant l’activité sexuelle sur la performance sportive, en clarifiant toutes les différences éthique, sexuelle ou sportive.
Les auteurs de conclure que comme les preuves actuelles réfutent les théories sur l’abstinence, qui datent de longtemps sans avoir été vérifiées, les athlètes ne devraient pas se sentir coupables quand ils ont des rapports sexuels le jour qui précède une compétition.
Références :
[1] Front. Physiol. 2016. Sexual Activity before Sports Competition : A Systematic Review.