Qu’est-ce que fait un athlète après une compétition ? Il fait un tour supplémentaire en courant pour se décrasser, va au sauna ou se fait masser. Des scientifiques du sport ont analysé les effets que ces activités produisent sur le corps.

La transpiration trempe le corps, les muscles brûlent et l’ambition est placée très haut lors des compétitions de haut niveau, comme des Jeux Olympiques. Les athlètes de haut niveau se sont préparés pour ce moment pendant des années. Un entrainement rigoureux et la discipline finissent par payer un jour, en mètres pour les lanceurs, en secondes pour les nageurs ou coureurs et en kilos pour les haltérophiles. Cependant, les séances d’entrainement ne sont pas le seul facteur qui décide de la performance d’un athlète. Ce qui se passe après est aussi pertinent : plus précisément la phase de récupération.

La régénération après une compétition ou après un entrainement est importante. L’activité musculaire, la concentration et la transpiration ont fait des ravages sur le corps et l’esprit. Un athlète doit récupérer, afin d’être en mesure de tout donner lors du prochain entrainement ou pour la prochaine compétition. Le repos, le retour au calme et le massage sont trois mesures de relaxation possibles. Mais quel est le moyen le plus efficace de récupérer pour les sportifs ? Et y a-t-il des méthodes qui sont recommandées pour tous les sports ?

Des chercheurs des Universités de la Sarre et de Mayence ont cherché à répondre à ces questions. Dans leur projet commun intitulé “Management of Regeneration in Elite Sports – Regman [1]”, ils ont réalisé des études sur ce sujet pendant plusieurs années. “En premier lieu, nous devions trouver des indicateurs de la fatigue qui s’appliquent spécifiquement à différents types de sports et groupes. Après tout, les niveaux d’épuisement peuvent différer parmi les différents types de sports,” expliquent les chercheurs. En utilisant des tests de saut, des questionnaires et des tests sanguins, l’équipe de recherche a rendu mesurables et vérifiables les processus de la régénération.

En utilisant des tests moteurs, comme des tests de saut, les chercheurs de Bochum ont enregistré la performance des athlètes juste après un entrainement intensif tout comme après leur phase de récupération. Ils ont évalué la hauteur et l’efficacité du saut, afin de jauger le statut de la récupération dans la phase respective. L’efficacité du saut est calculée en utilisant la hauteur du saut et le temps de contact de l’individu avec le sol avant le saut. Ainsi, les scientifiques étaient capables de mesurer si et dans quelle mesure la capacité de la performance était restaurée après différentes stratégies de récupération. Si un athlète récupère très bien, il peut sauter plus efficacement qu’immédiatement après la séance d’entrainement.

En plus des tests de performance, les chercheurs ont fait des tests sanguins après les séances d’entrainement et la phase de régénération. L’un des facteurs est représenté par les niveaux en augmentation de l’enzyme musculaire créatine kinase dans le sang. Cette enzyme est un indicateur des courbatures. Les courbatures sont causées par des blessures minuscules dans les cellules musculaires. Les scientifiques y font référence comme des micro-traumatismes. Il faut plusieurs jours pour que les niveaux de l’enzyme redescendent.

Pour leur étude, les chercheurs ont rencontré les meilleurs athlètes sur leurs lieux d’entrainement et dans les centres Olympiques. Les participants au projet comprenaient des haltérophiles Allemands et l’équipe nationale de volley-ball.

En utilisant les athlètes comme sujets d’étude, les chercheurs ont analysé quelles mesures de récupération étaient particulièrement efficaces. Pour les haltérophiles, les scientifiques ont comparé, entre autres aspects, les différences entre la récupération active et passive. À cette fin, les chercheurs ont utilisé des tests de performance et des tests sanguins pour recueillir les données provenant d’athlètes dans leur état de récupération avant un entrainement de deux jours.

Les participants s’entrainaient deux fois par jour. Après chaque séance d’entrainement, les haltérophiles passaient par une phase de récupération active ou passive – cela dépendait du groupe auquel ils avaient été assignés. Pour la récupération active, ils faisaient du rameur. Pour la récupération passive, les athlètes se relaxaient simplement. Un jour après un entrainement complet, les chercheurs enregistraient de nouveau les valeurs pertinentes pour l’évaluation de la récupération. Ils étudiaient la même chose deux semaines plus tard avec les mêmes athlètes. Ensuite, les athlètes qui avaient déjà passé leur phase de récupération sur le rameur sont ensuite passés à la méthode passive et vice-versa.

Dans une autre étude, l’équipe de recherche a examiné d’autres mesures de régénération. Ils ont comparé la régénération passive à des programmes de récupération combinés qui incluaient par exemple du stretching, des massages et des bains d’eau glacée. Dans cet objectif, les chercheurs ont même organisé un tournoi de tennis : l’Open Regman. Ils ont enregistré la performance, les résultats individuels et l’intensité de la course de joueurs de tennis semi-professionnels, afin d’analyser les effets des stratégies de récupération spécifiques.

La valeur moyenne des tests sanguins et des tests de la performance motrice a démontré qu’une mesure de récupération exceptionnellement efficace n’existe pas. Cependant, les valeurs individuelles indiquent que la régénération active ou un bain d’eau glacée stimulent la performance chez certains athlètes. Les athlètes considèrent les massages comme bénéfiques, même s’ils n’ont pas pour résultat une amélioration objective de la performance. En conséquence, la perception subjective devrait être prise en compte dans les processus de récupération. Les résultats montrent aussi que les mesures de récupération ont un effet différent sur des individus différents.

Les autres stratégies de récupération, comme le fait de porter des vêtements de compression, sont arrivés aux mêmes résultats. Il n’y a ainsi pas de mesure de récupération qui soit applicable de manière générale aux sportifs pour booster leur performance.

“La récupération est un processus très fortement individuel,” disent les chercheurs. Chaque athlète devrait choisir la mesure qu’il ou elle préfère et qui lui convient le mieux pour son type de sport. Ils précisent : “après un match de tennis du très chaud Open d’Australie, le fait d’envoyer un tennisman au sauna est aussi peu utile que de mettre un nageur dans une baignoire !”

Les chercheurs recommandent aux athlètes d’identifier la méthode qui leur est bénéfique. “De nouveau, il est crucial de tester et de pratiquer plusieurs mesures avant un tournoi ou une compétition,” disent-ils. Pour réaliser des effets de récupération optimaux, une phase d’acclimatation est recommandée. L’élément le plus important est que l’athlète adopte individuellement sa méthode. Les athlètes qui sont familiers avec différentes stratégies de récupération seront en mesure de s’adapter aux conditions de la localisation pendant la compétition. Les haltérophiles pendant les Jeux Olympiques n’auront probablement pas de rameurs à leur disposition, ils devront prendre d’autres mesures pour récupérer activement.

Références :

[1] Regenerationsmanagement im Spitzensport.

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