Nous nous sentons tous stressés de temps en temps, cela fait partie des hauts et des bas émotionnels de la vie. Le stress a plusieurs sources, il peut provenir de notre environnement, de nos corps ou de nos pensées et de la façon dont nous percevons le monde qui nous entoure. Il est très naturel de se sentir stressé dans des périodes de tension comme celles des examens par exemple, mais nous sommes physiologiquement conçus pour gérer ce stress, et pour réagir en conséquence.

Quand nous nous sentons sous pression, le système nerveux donne instruction au corps de libérer des hormones du stress comme l’adrénaline, la noradrénaline et le cortisol [1]. Ces dernières produisent des changements physiologiques pour nous aider à faire face à la menace ou au danger que nous percevons. C’est ce qu’on appelle la “réponse au stress” ou la réaction de “se battre ou s’enfuir”.

Le stress peut aussi être positif, quand la réponse au stress nous aide à rester en alerte, motivé et concentré sur la tâche à faire [2]. Habituellement, quand la tension baisse, le corps rééquilibre et nous nous sentons de nouveau calme. Mais quand nous vivons trop souvent du stress ou pendant trop longtemps, ou quand les sentiments négatifs outrepassent notre capacité à y faire face, alors les problèmes surviennent. Une activation continue du système nerveux, qui ressent cette “réponse au stress”, use le corps.

Quand nous sommes stressés, le système respiratoire est immédiatement affecté [3]. Nous tendons à avoir plus de difficultés à respirer et plus rapidement dans un effort visant à distribuer le sang riche en oxygène dans le corps. Bien que ce ne soit pas un problème pour la plupart d’entre nous, cela peut en être un pour les personnes souffrant d’asthme qui peuvent manquer de souffle et lutter pour avoir suffisamment d’oxygène. Cela peut aussi causer une respiration rapide et superficielle, où un minimum d’air est inspiré, qui peut conduire à l’hyperventilation. Ceci est plus susceptible d’arriver si l’individu est enclin à l’anxiété et aux attaques de panique.

Le stress fait des ravages sur le système immunitaire [4]. Le cortisol libéré dans le corps affaiblit le système immunitaire et les voies inflammatoires, nous devenons plus fragiles aux infections et aux problèmes d’inflammation chroniques. Notre aptitude à lutter contre la maladie est réduite.

Le système musculo-squelettique est aussi touché [5]. Les muscles se tendent, ce qui est la façon naturelle du corps de se protéger contre les blessures et la douleur. Une tension musculaire répétée peut causer des douleurs corporelles, et quand cela arrive dans les épaules, le cou et la tête, cela peut avoir pour conséquence des migraines de tension [6].

Il y a aussi des effets cardiovasculaires. Si le stress est aigu (sur le moment), le rythme cardiaque et la tension artérielle augmentent, mais ils reviennent à la normale une fois le stress passé [7]. Si le stress aigu est vécu de façon répétée, ou si le stress devient chronique (sur une longue période de temps) il peut causer des dégâts aux vaisseaux sanguins et aux artères, ce qui augmente le risque d’hypertension, de crise cardiaque ou d’attaque.

Le système endocrinien souffre aussi [8]. Ce système joue un rôle important dans la régulation de l’humeur, de la croissance et du développement, du fonctionnement des tissus, du métabolisme et des processus reproductifs. Le métabolisme est touché. L’hypothalamus est situé dans le cerveau et il joue un rôle essentiel pour connecter le système endocrinien avec le système nerveux. Les signaux de stress viennent de l’hypothalamus qui déclenche la libération des hormones du stress cortisol et épinéphrine, puis du sucre sanguin (glucose) est produit par le foie pour fournir l’énergie nécessaire afin de faire face à la situation stressante. La plupart des gens réabsorbent ce sucre sanguin supplémentaire quand le stress diminue, mais ce peut être pour certaines personnes une augmentation du risque de diabète.

Le stress peut causer certains effets gastro-intestinaux désagréables. Il est possible de vivre des brûlures d’estomac et des reflux gastriques notamment quand on change ses habitudes alimentaires pour manger plus ou moins, ou augmenter sa consommation d’aliments gras et sucrés. La capacité des intestins à absorber les nutriments de la nourriture peut être réduite. Il est possible de souffrir de douleurs à l’estomac, de ballonnements et de nausées, de diarrhée ou de constipation.

Il peut aussi y avoir des problèmes avec le système reproductif. Chez les hommes, le stress chronique peut affecter la production de testostérone et de sperme [9]. Cela peut aussi conduire à un dysfonctionnement érectile ou à l’impuissance. Les femmes peuvent observer des modifications de leurs cycles menstruels et une augmentation des symptômes prémenstruels [10].

Le stress et le mental

Le stress a des effets marqués sur le bien-être émotionnel. Il est normal de vivre des hauts et des bas de l’humeur dans la vie de tous les jours, mais quand nous sommes stressés nous pourrions nous sentir plus fatigués, avoir des sautes d’humeur ou être plus irritable que d’habitude. Le stress cause une hyperexcitation, ce qui signifie qu’on peut avoir des difficultés à dormir ou à s’endormir et vivre des nuits agitées [11]. Cela dégrade la concentration, l’attention, l’apprentissage et la mémoire, tout ce qui est particulièrement important quand on passe un examen. Les chercheurs ont associé le manque de sommeil à des problèmes de santé chroniques, à la dépression et même à l’obésité [12] .

La façon dont nous faisons face au stress a un effet supplémentaire et indirect sur notre santé. Sous pression, les gens peuvent adopter des habitudes plus nocives comme fumer, boire trop d’alcool ou prendre des médicaments pour soulager ce stress [13]. Mais ces comportements sont des moyens inappropriés de s’adapter et ne peuvent que provoquer d’autres problèmes de santé.

Il faut donc apprendre à gérer son stress avant qu’il nous gère. Il s’agit de le garder sous contrôle. Un certain stress dans la vie est normal, et un petit peu de stress peut nous aider à nous sentir en alerte, motivé, concentré, énergique et même excité. Il faut faire des actions positives pour canaliser efficacement cette énergie, ce qui peut permettre d’y arriver mieux, d’en faire plus et de se sentir mieux.

Références :

[1] Biological basis of the stress response. Integrative Physiological and Behavioral Science, 1992, Volume 27, Issue 1, pp 66–83

[2] Acute stress enhances adult rat hippocampal neurogenesis and activation of newborn neurons via secreted astrocytic FGF2. eLife. 2013.

[3] Handbook of Stress Medicine, An Organ System Approach.

[4] Psychological Stress and the Human Immune System : A Meta-Analytic Study of 30 Years of Inquiry. Psychol Bulletin.

[5] Relationship between Occupational Stress and Work-related Musculoskeletal Disorders in Korean Male Firefighters. Annals of Occupational and Environmental Medicine,2013.

[6] Level of physical activity, well-being, stress and self-rated health in persons with migraine and co-existing tension-type headache and neck pain. The Journal of Headache and Pain, 2017.

[7] Stress and hypertension. WMJ 1998 ;97(11):34-8.

[8] The endocrine response to stress. Oxford Textbook of Endocrinology and Diabetes.

[9] Stress-Induced Changes in Testosterone Secretion in Male Rats : Role of Oxidative Stress and Modulation by Antioxidants. 2014.

[10] Psychological Stress in the Workplace and Menstrual Function. American Journal of Epidemiology, Volume 149, Issue 2, 1999, pp 127–134

[11] How Hyperarousal and Sleep Reactivity Are Represented in Different Adult Age Groups : Results from a Large Cohort Study on Insomnia. Brain Sciences, 2017.

[12] Overweight in youth and sleep quality : is there a link ? Arch. Endocrinol. Metab. vol.61 no.4. 2017.

[13] Role of addiction and stress neurobiology on food intake and obesity. Biological Psychology.

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