Les femmes et les hommes perdent autant de poids et de graisse grâce à l’exercice.
La littérature populaire affirme parfois qu’il est plus difficile pour une femme de maigrir que pour un homme, notamment en faisant de l’exercice physique. Différentes raisons sont alors avancées : les hormones des femmes sont différentes, le corps de la femme se “défendrait” en gardant plus sa graisse que celui d’un homme, etc.
Pourtant, un compte-rendu méticuleux de l’Université de Leeds en Grande-Bretagne déclare qu’il n’en est pas ainsi [1]. Celui-ci n’a en effet pas trouvé de différences significatives entre des hommes et des femmes concernant leur perte de poids, ni d’augmentation de la consommation de nourriture après avoir commencé un programme sportif.
Les chercheurs pensent avoir réalisé un très bon travail dans le domaine de “l’exercice physique mesuré et surveillé” sur 107 individus hommes et femmes. Tous étaient en surcharge pondérale ou obèses au début de l’étude, et avaient en moyenne environ 41 ans.
Après avoir rejoint l’étude, on a demandé aux hommes et aux femmes de faire de l’exercice physique cinq fois par semaine pendant 12 semaines. Ils ont brûlé précisément 500 calories par entrainement. Ils pouvaient choisir entre un entrainement sur un équipement intérieur tel que tapis de course, vélo elliptique, rameur ou vélo stationnaire. Il ne s’agissait pas de faire une course, les participants pouvaient faire leur exercice à un rythme modéré mais cependant régulier à 70 % de leur rythme cardiaque maximal. Comme elles étaient plus petites, les femmes devaient faire une moyenne de 54 minutes de sport pour atteindre les 500 calories de dépense énergétique, contre 43 minutes pour les hommes.
Pendant la période de 12 semaines, les chercheurs ont aussi mesuré la consommation calorique quotidienne de chaque sujet. Ainsi, ils avaient en leur possession des chiffres solides concernant les calories ingérées, et les calories éliminées par l’exercice. Ils ont aussi mesuré le taux métabolique au repos de tous les sujets.
À la fin de l’étude, les hommes avaient perdu légèrement plus de poids que les femmes, certainement parce que les femmes avaient pris plus de muscle. Les deux groupes avaient pris du muscle, ce qui est considéré comme un effet important d’une alimentation saine. Les deux groupes ont diminué leur pourcentage de graisse corporelle de 2,45 %. Peut-être est-ce à cause de leur prise de muscle, mais il n’y avait aucun changement du taux métabolique au repos dans l’un ou l’autre groupe.
En outre, aucun groupe n’a augmenté sa consommation calorique, et ce malgré la hausse importante de leur quantité d’exercice physique hebdomadaire. Les hommes ont continué à consommer grosso-modo 2883 calories par jour, et les femmes 2469 calories. Si ces nombres apparaissent être élevés, cela vient de ce que les hommes pesaient en moyenne 97 kilos au commencement de l’étude, et les femmes 86 kilos.
Il y a eu des changements subtils de l’appétit, car les sujets ont rapporté avoir davantage faim. Cependant, ceci s’équilibrait apparemment par une augmentation de la satiété après les repas. Les chercheurs déclarent que cet effet paradoxal apparaît à cause de l’”action double” de l’exercice physique. L’exercice physique brûle plus de calories, mais vient également s’ajouter à un sentiment de satisfaction après les repas. Les régimes alimentaires simples de restriction calorique n’ont qu’une seule action : ils réduisent l’apport en calories.
“Nous pensons que cette recherche pourrait corriger un point de vue excessivement négatif sur le sport pour contrôler le poids chez les femmes” concluent les chercheurs. “Quand l’exercice physique est minutieusement enregistré pour les hommes et les femmes, il n’y a pas de différences biaisées par le sexe de l’individu dans les réponses compensatoires. L’exercice physique doit être recommandé et favorisé pour les femmes qui veulent maigrir, tout comme pour les hommes.”
Références :
[1] No sex difference in body fat in response to supervised and measured exercise. Caudwell P, Gibbons C, Hopkins M, King N, Finlayson G, Blundell J. Med Sci Sports Exerc. 2013 Feb ;45(2):351-8.