La douleur au dos due à des changements Modic peut être difficile à traiter, et la recommandation habituelle de faire de l’exercice et de rester actif n’aide pas toujours à éviter la douleur. Les résultats d’une étude publiée dans le journal BMC Medicine [1], qui a comparé le sport et le fait de rester actif à du repos quotidien et un soutien lombaire, ont montré que les deux formes de traitement de la douleur se valaient et obtenaient les mêmes niveaux d’amélioration de la douleur, d’inconfort et de santé globale.
Les changements Modic dans la colonne vertébrale, où la moelle des os est infiltrée de sérum (fluide), de dépôts de graisse ou par sclérose, ne peuvent être vus qu’en utilisant l’imagerie par résonnance magnétique (IRM). Il a été suggéré que ces changements Modic, associés à une douleur du dos non musculaire, sont causés par un stress mécanique et il pourrait de ce fait être plus utile de se reposer que de faire de l’exercice.
Cette étude, réalisée au Centre de la Colonne Vertébrale du Danemark, a été réalisée pour traiter des patients pendant 10 semaines (avec un suivi d’un an). Elle consistait soit en deux heures de repos par jour et à porter un soutien lombaire pour permettre de réduire la charge sur la colonne vertébrale, ou à faire de l’exercice, une fois par semaine, ajouté à un mode de vie actif.
L’étude a mesuré les niveaux de douleur, d’inconfort, la santé générale, de dépression et le nombre de patients qui ont vécu une amélioration minimale cliniquement importante de leur condition. Les patients ont aussi rapporté tout problème ou maladie par l’intermédiaire de messages textes envoyés toutes les semaines.
L’équipe, dirigée par Rikke Jensen, n’a pas trouvé de différence sur aucun des participants entre les deux groupes ni pendant les 10 semaines, ni dans l’année de suivi. De la même manière, il n’y avait pas de différence dans le cours de la maladie entre les deux groupes.
On sait également qu’une quantité modérée d’exercice est bénéfique pour la santé en général et la santé mentale, ainsi peut-être que les améliorations perçues dans les deux groupes étaient justes dues au fait que le patient “prenait le contrôle” de sa maladie, plutôt que du traitement lui-même.
Jensen rapportait “qu’il semblait cependant possible que comme les maux de dos pour ces patients ne s’amélioraient pas plus quand ils étaient au repos que quand ils faisaient du sport, que les Modics eux-mêmes ne soient pas la cause de la douleur, que deux heures de repos par jour ne suffisait pas ou que différents types de Modics pourraient mieux réagir que d’autres au repos. D’autres études dans ce domaine pourraient nous aider à mieux identifier ce qui réagit le mieux à quel traitement.”
Références :
[1] Rest versus exercise as treatment for patients with low back pain and Modic changes. A randomised controlled clinical trial. Rikke Jensen, Charlotte Leboeuf-Yde, Niels Wedderkopp, Joan Sorensen, Claus Manniche. BMC Medicine.