Certaines femmes peuvent tirer plus de bénéfices que d’autres quand elles font le même type d’exercices physiques, et les gènes sont en partie la raison de cette différence.

L’étude [1] révèle que des femmes qui ont certains marqueurs génétiques prenaient du poids après avoir réalisé un programme d’entrainement de musculation pendant un an, alors que les femmes qui n’étaient pas porteuses de ces marqueurs ont perdu du poids après avoir suivi le même programme, expliquent les chercheurs. Ils ont donc regardé les gènes qui, dans les études passées, avaient été associés à un risque plus important d’obésité.

Les résultats de cette étude pourraient signifier que les femmes dont les gènes les prédisposent à l’obésité ont besoin de faire plus d’exercice pour obtenir les résultats désirés en terme de perte de poids, et qu’elles devraient aussi faire plus attention à leur alimentation. “Il y a juste un obstacle à franchir qui est plus élevé si vous avez une prédisposition génétique à l’obésité,” expliquent les chercheurs. Cependant, notent-il, l’exercice est bon pour votre santé pour beaucoup de choses, et non pas seulement pour la composition du corps et le poids.”

Dans leur étude, les chercheurs ont examiné des échantillons d’ADN de 84 femmes âgées de 30 à 65 ans, en se concentrant sur les gènes associés à l’obésité. Les chercheurs ont demandé à toutes les femmes de réaliser un programme d’entrainement de musculation d’intensité élevée et d’exercices à impact modéré avec des poids pendant au moins une heure, trois fois par semaine. Pour analyser les effets que l’exercice avait sur les femmes, les chercheurs les ont regroupées à partir de leur risque génétique à l’obésité.

Les chercheurs ont trouvé que l’exercice avait un effet plus important à la fois sur la perte de poids et de graisse chez les femmes dont le risque génétique à l’obésité était plus faible, comparées aux femmes dont le risque génétique était plus élevé. Par exemple, les femmes dont les gènes les prédisposent à un risque plus élevé à l’obésité ont pris en moyenne 1,2 kilo sur la période de l’étude, tandis que les femmes dont les gènes ne les prédisposent pas à l’obésité ont perdu 1,3 kilo en moyenne.

En outre, les chercheurs ont trouvé que les femmes dont les gènes les prédisposent à un risque élevé d’obésité ont conservé le même pourcentage de graisse corporelle durant la période de l’étude, alors que les femmes dont les gènes ne les y prédisposent pas ont perdu en moyenne 2,7% de leur graisse dans le corps. L’étude a montré que les bénéfices que les femmes pourraient tirer de l’exercice physique vont dépendre de leur niveau de risque génétique à l’obésité, expliquent les chercheurs.

L’indice de masse corporelle des femmes au début de l’étude allait de 19 (normal) à 33 (obèse). Les chercheurs ont donné comme recommandation aux participantes de ne pas modifier leur alimentation pendant toute la durée de l’étude.

On ne sait pas vraiment comment les gènes associés à l’IMC peuvent affecter l’impact de l’exercice sur le poids et la composition du corps, disent les chercheurs. Une possibilité est que ces gènes puissent interagir avec l’exercice à travers des mécanismes physiologiques tels que la satiété, le goût et la régulation de la dépense énergétique. Mais il est aussi possible que les gens qui ont un faible risque à l’obésité puissent aussi réagir différemment à l’exercice, en termes de quantité de nourriture qu’ils avalent et sur la façon dont leur énergie est dépensée, comparés à ceux dont le risque est plus élevé.

Il faudra évidemment davantage d’études pour pouvoir identifier les mécanismes qui peuvent être impliqués dans cette relation, concluent les chercheurs.

Références :

[1] High genetic-risk individuals benefit less from resistance exercise intervention. International Journal of Obesity, 2015.

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