Une analyse montre que le rythme d’un coureur est plus rapide quand des rivaux connus sont présents.
Si vous faites une course et que votre rythme est plus lent que d’habitude, il est logique d’attribuer cette mauvaise performance à la fatigue, à une mauvaise alimentation ou bien au voyage. Mais une recherche montre qu’il se pourrait bien aussi que cela vienne de ce que vous n’êtes pas aussi motivé pour forcer parce qu’aucun de vos concurrents habituels n’est présent pour faire cette course.
Gavin Kilduff a réalisé une étude sur des coureurs et a attentivement examiné des années de résultats de course pour répondre à la question : coure-t-on plus vite quand un ou plusieurs concurrents, avec lesquels nous terminons régulièrement dans des temps proches, sont aussi de la partie ? La réponse est “oui”, d’environ 5 secondes par kilomètre, selon son analyse publiée dans Social Psychological and Personality Science [1].
Le chercheur a commencé en demandant à 72 membres d’un club s’ils avaient au moins un rival régulier et sérieux ; 57 % ont déclaré en avoir un. Parmi les coureurs qui avaient couru au moins cinq fois l’an passé, plus des trois quarts ont déclaré qu’ils avaient au moins un concurrent. Ceux qui affirmaient avoir des concurrents en avaient en moyenne moins de trois.
Kilduff a demandé à ceux qui avaient des concurrents s’ils se souvenaient que la concurrence les avait affectés. Plus des deux-tiers ont répondu que les rivaux pendant une course les motivaient à aller plus vite ; certains expliquaient même que le fait de penser à leurs rivaux les motivait à s’entrainer plus dur.
Pour voir si les résultats des compétitions étaient confirmés par ces déclarations, Kilduff a analysé les résultats de 82 personnes qui ont fait 74 courses entre 2004 et 2006, à des distances qui se situaient entre 3 kilomètres et le semi-marathon (avec une moyenne de 5 km). Il a identifié certaines paires de concurrents, qu’il a définies comme étant similaires pour ce qui est de l’âge et du sexe, qui courraient beaucoup de courses ensemble, et terminaient l’un proche de l’autre lors de ces courses.
Une fois qu’il a identifié les rivalités entre les coureurs, le chercheur a analysé les résultats de 112 courses entre 2007 et 2009. Comme déjà noté, il a découvert que la présence d’au moins un rival avait pour conséquence d’accélérer la cadence. Il a trouvé que les sujets de son étude couraient même plus vite quand plus d’un concurrent était présent lors de la compétition, quand la personne qu’il avait étiquetée comme principal rival était à la course, et quand les coureurs faisaient face à des concurrents qu’ils connaissaient depuis des années.
Le chercheur écrit que ses résultats n’ont pas seulement pour objectif d’identifier des partenaires d’entrainement qui doivent faire des courses ensemble, et qui apparaîtraient comme des rivaux alors que ce n’est pas le cas. La marge moyenne du temps à l’arrivée entre les coureurs qu’il a identifiés comme rivaux était de 9 secondes par kilomètre, et de 5 secondes par kilomètre pour un rival considéré comme principal. “Cela semblait assez proche pour inciter une certaine rivalité – peut-être par l’examen des résultats finaux tout comme par l’identification visuelle pendant la course – mais pas assez poche pour suggérer une dyade courant littéralement ensemble” dit Kilduff.
“La façon dont nous nous comportons en situation de compétition dépend de nos relations et des interactions passées avec les concurrents” explique le chercheur. “Cela montre que nous pourrions être en mesure de stimuler nos propres niveaux de motivation et de performance soit en constituant des rivalités, soit en exploitant celles qui existent déjà.”
Références :
[1] Driven to Win. Rivalry, Motivation, and Performance. Gavin J. Kilduff. Social Psychological and Personality Science, 2014 1948550614539770.