Selon une étude clinique randomisée et publiée dans le JAMA Internal Medicine [1], une restriction calorique de 25 % sur deux ans chez des adultes qui n’étaient pas obèses était associée à une meilleure qualité de vie associée à la santé.
La restriction calorique peut augmenter la longévité chez de nombreuses espèces, mais il demeurait des inquiétudes à propos des effets négatifs que la restriction calorique pouvait avoir chez les êtres humains. Le Dr Corby Martin du Centre de Recherche Pennington Biomedical et ses collègues ont testé les effets de la restriction calorique sur des aspects de la vie dont on avait spéculé qu’ils seraient affectés de manière négative par cette restriction calorique, comme la libido, l’endurance, l’humeur et l’irritabilité. Leurs travaux élargissent la littérature scientifique avec un groupe d’individus non obèses qui a été étudié parce que les effets bénéfiques de la restriction calorique sur l’espérance de vie en bonne santé augmentent la possibilité que plus de monde la mette en oeuvre.
Dans cette étude clinique réalisée dans trois instituts de recherche, 220 hommes et femmes avec un indice de masse corporelle de 22 à 28 ont été enrôlés et divisés dans deux groupes : le groupe le plus important a suivi une restriction calorique pendant deux ans de 25 % de calories en moins, et l’autre servait de groupe de contrôle et de point de comparaison, et il mangeait comme bon lui semblait. L’analyse comprenait 218 participants et des questionnaires ont été utilisés pour mesurer leur humeur, leur qualité de vie, leur sommeil et leur sexualité.
Les données ont été collectées au début, un an et deux ans plus tard. Sur les 218 participants, l’âge moyen était de presque 38 ans et 70 % étaient des femmes. Le groupe qui a suivi la restriction calorique a perdu en moyenne 7,6 kilos comparé à moins de 500 grammes pour le groupe de contrôle la deuxième année.
Selon les auteurs de l’étude, le groupe de la restriction calorique, comparé à l’autre groupe, a amélioré son humeur, réduit sa tension et amélioré sa santé en général ainsi que sa sexualité la deuxième année, et il a aussi vu son sommeil s’améliorer la première année. La perte de poids la plus importante chez les participants qui ont suivi la restriction était associée à une augmentation de la vigueur, à moins de troubles mentaux ou de l’humeur, à une amélioration de la santé et à une meilleure qualité du sommeil.
La principale limite de cette étude est sans doute que son échantillon s’est limité à des individus qui étaient déjà en bonne santé.
“La restriction calorique, notamment chez des personnes en surpoids et obèses, a montré qu’elle améliorait la qualité de vie, le sommeil et la sexualité, et les résultats de la présente étude indiquent que deux années de restriction calorique est peu susceptible d’affecter négativement ces facteurs chez des adultes qui sont en bonne santé, la restriction calorique est au contraire susceptible d’être source de certaines améliorations,” concluent les auteurs.
Références :
[1] Corby Martin, Manju Bhapkar, Anastassios Pittas, Carl Pieper, Sai Krupa Das, Donald Williamson, Tammy Scott, Leanne Redman, Richard Stein, Cheryl Gilhooly, Tiffany Stewart, Lisa Robinson, Susan Roberts. Effect of Calorie Restriction on Mood, Quality of Life, Sleep, and Sexual Function in Healthy Nonobese Adults. JAMA Internal Medicine, 2016.