Les sportifs se demandent souvent s’il est préférable de manger ou de rester à jeun avant d’aller s’entrainer. Une étude [1] a montré les effets de l’alimentation contre ceux de rester à jeun sur l’expression des gènes du tissu adipeux (la graisse) en réponse à l’exercice. Cette étude met en exergue les différents rôles que joue la graisse dans l’alimentation énergétique afin de faire face à l’exercice.

Les chercheurs de l’université de Bath au Royaume-Uni ont étudié un groupe d’hommes en surpoids. Les volontaires ont marché pendant 60 minutes à 60 % de leur capacité maximale de consommation d’oxygène le ventre vide, et, lors d’une autre session, deux heures après avoir pris un déjeuner richement calorique et riche en glucides. L’équipe de recherche a prélevé de nombreux échantillons de sang après manger ou le ventre vide et après la séance d’exercices. Les chercheurs ont aussi collecté des échantillons de tissu adipeux immédiatement avant la marche puis une heure après.

L’expression des gènes dans le tissu adipeux différait grandement dans les deux essais. L’expression de deux gènes, PDK4 et HSL, a augmenté quand les hommes étaient à jeun et qu’ils faisaient du sport, et elle diminuait quand ils mangeaient avant de faire de l’exercice. L’augmentation du PDK4 indique probablement que la graisse stockée était utilisée pour alimenter en énergie le métabolisme pendant l’exercice au lieu d’avoir recours aux glucides provenant du récent repas. Le HSL augmente de façon caractéristique quand le tissu adipeux utilise les stocks d’énergie pour soutenir une activité accrue, comme pendant l’exercice sportif, expliquent les chercheurs.

Ces résultats confirment le point de vue selon lequel le tissu adipeux fait souvent face à des stimulations concurrentes, notent les auteurs de cette étude. Après avoir mangé, la graisse est “occupée à réagir suite au repas et une séance de sport à ce moment-là ne va pas stimuler les mêmes changements bénéfiques du tissu adipeux. Cela signifie que l’exercice dans un état à jeun pourrait provoquer des modifications plus favorables dans le tissu adipeux, et que ceci pourrait être bénéfique pour la santé à long terme.”

Références :

[1] Yung-Chih Chen, Rebecca L. Travers, Jean-Philippe Walhin, Javier T. Gonzalez, Francoise Koumanov, James A. Betts, Dylan Thompson. Feeding Iinfluences Adipose Tissue Rresponses to exercise in overweight men. American Journal of Physiology – Endocrinology And Metabolism, 2017.

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