Une équipe internationale de chercheurs, dirigée par l’Université de Santiago de Compostelle, assure que le fait de lire les étiquettes sur les produits alimentaires est un facteur de prévention de l’obésité, surtout chez les femmes. Selon cette étude publiée dans le journal Agricultural Economics [1], qui a utilisé des données provenant des États-Unis, les consommatrices qui consultent les étiquettes nutritionnelles pèsent presque 4 kilogrammes de moins.

Les résultats indiquent que l’indice de masse corporelle des consommateurs qui lisent ces étiquettes est de 1,49 point en dessous de ceux qui n’étudient jamais ces informations quand ils font leurs courses. Ceci se traduit en une réduction de 3,91 kg pour une femme Américaine mesurant 1,62 m et pesant 74 kg.

Les données proviennent de 25640 observations collectées sur les habitudes de santé, d’alimentation et d’achats des consommateurs. Celles-ci comprennent différentes questions à savoir si les participants lisent l’information nutritionnelle dans les supermarchés et leur fréquence.

“Nous avons d’abord analysé quel était le profil de celles et ceux qui lisent les étiquettes nutritionnelles quand ils achètent des aliments, et puis nous avons déplacé nos recherches sur leurs relations vis-à-vis de leur poids” explique l’auteure de l’étude, Maria Loureiro.

“L’obésité est l’un des problèmes majeur de santé publique de l’époque moderne” soulignent les chercheurs. “Le nombre d’adultes obèses ou en surpoids a fortement augmenté ces dernières années.

Plus d’effets sur les femmes urbaines

L’équipe a trouvé des différences importantes selon les consommateurs qui lisent les étiquettes et ceux qui ne les lisent pas. D’un côté l’étude a montré que la population qui fume porte beaucoup moins d’attention à ce type d’information. Selon les chercheurs : “leur style de vie comprend des habitudes moins saines pour la santé, et par conséquent, il se pourrait qu’ils ne s’inquiètent pas trop des contenus nutritionnels des aliments qu’ils avalent.”

En outre, la population vivant en ville (49% de l’échantillon) est celle qui prend les informations nutritionnelles le plus en compte. C’est aussi le cas pour ceux qui sont allées au lycée (40% des cas) et à l’Université (17% de l’échantillon total).

Selon le sexe, 58% des hommes lisent souvent ou toujours l’information contenue sur les étiquettes nutritionnelles. Cependant, ce chiffre grimpe à 74% pour les femmes.

“En général, l’impact associé est le plus élevé chez les femmes que chez les hommes” ajoutent les chercheurs. En moyenne, les femmes qui lisent les informations nutritionnelles ont un indice de masse corporelle de 1,48 point de moins, tandis que cette différence n’est que de 0,12 point chez les hommes.

“Nous savons que cette information peut être utilisée comme mécanisme pour prévenir l’obésité. Nous avons vu que ceux qui lisent les étiquettes nutritionnelles sont ceux qui vivent dans des zones urbaines et qui ont fait des études. Les campagnes d’information publique devraient aussi être conçues pour favoriser le recours aux étiquettes nutritionnelles sur les menus des restaurants et des autres établissements publics (cantines, etc.), pour le plus grand bien de tous ceux qui mangent à l’extérieur” concluent les chercheurs.

Références :

[1] The effects of nutritional labels on obesity. María L. Loureiro, Steven T. Yen, Rodolfo M. Nayga, Agricultural Economics 43 : 333, 2012. DOI : 10.1111/j.1574-0862.2012.00586.x.

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