D’après une étude [1], un entraînement vigoureux de 60 minutes sur un tapis roulant modifie la libération de deux hormones clés de l’appétit, la ghréline et le peptide YY, alors que 90 minutes d’haltérophilie modifient seulement les niveaux de la ghréline.
Réalisés ensemble, la recherche a montré que l’exercice d’endurance est meilleur pour ce qui est de supprimer l’appétit que des exercices non aérobics, et fournit une explication possible du mécanisme. Cette ligne de recherche pourrait éventuellement conduire à trouver des moyens plus efficaces dans l’utilisation de l’exercice pour aider à contrôler son poids, déclare David Stense de L’Université de Loughborough au Royaume-Uni, et auteur de l’étude.
Tapis roulant contre haltérophilie
Il y a plusieurs hormones aidant à réguler l’appétit, mais les chercheurs n’ont examiné que les deux principales : la ghréline et le peptide YY. La ghréline est la seule hormone connue comme stimulant l’appétit. Le peptide YY supprime l’appétit.
La ghréline a été découverte par des chercheurs au Japon il y a environ 10 ans et a été identifiée à l’origine pour son rôle en tant qu’hormone de croissance. C’est seulement plus tard que son rôle dans la stimulation de l’appétit a été découvert. Le peptide YY a été découvert il y a moins de 25 ans.
Dans l’expérience, 11 étudiants de sexe masculin ont fait trois séances de huit heures. Pendant une séance, ils ont couru pendant 60 minutes sur un tapis roulant, puis se sont reposés pendant 7 heures. Dans une autre session, ils ont fait 90 minutes d’haltérophilie, puis se sont reposés pendant 6 heures 30 minutes. Dans une autre séance, les participants n’ont pas fait d’exercice du tout.
Pendant chaque séance, les participants ont rempli des questionnaires dans lesquels ils évaluaient leur sensation de faim en différents points. Ils ont aussi reçu des repas pendant chaque session. Les chercheurs ont mesuré les niveaux de ghréline et de peptide YY en de multiples points et à différents moments.
Ils ont découvert que les séances de tapis roulant (aérobic) faisaient chuter les niveaux de ghréline et augmentaient les niveaux de peptide YY, indiquant que les hormones avaient supprimé l’appétit. Cependant, une séance d’haltérophilie (non aérobic) a produit des résultats mitigés. Les niveaux de ghréline ont chuté, indiquant une suppression de l’appétit, mais les niveaux de peptide YY n’ont pas significativement changé.
En se basant sur les taux d’appétit que les participants avaient rempli, les exercices aérobic et de musculation avaient tous deux supprimé la faim, mais l’exercice aérobic avait produit une plus grande suppression de celle-ci. Stensel rapportait que les changements que les chercheurs avaient observés étaient à court terme pour les deux types d’exercice, durant environ deux heures après, qui comprend le temps passé à faire de l’exercice.
“Les résultats, établissant que la faim est supprimée pendant et immédiatement après avoir couru vigoureusement sur un tapis, sont consistants avec des études précédentes indiquant que l’exercice aérobic énergique supprime de façon transitoire l’appétit.” dit Stensel. “Les résultats suggèrent une réponse similaire, bien que faiblement atténuée, pour l’exercice d’haltérophilie.”
Pleins feux sur la ghréline active
Des études passées n’étaient pas concluantes sur le fait de savoir si l’exercice diminuait ou non les niveaux de ghréline, mais selon les chercheurs, cette étude pourrait expliquer ces résultats mitigés.
La ghréline arrive sous deux formes, octanoylée et non-octanoylée. Les chercheurs ont mesuré la ghréline octanoylée, aussi appelée “ghréline active”, parce qu’elle peut traverser la barrière sanguine et cérébrale pour atteindre le centre de l’appétit dans le cerveau. Stensel suggère que les futures recherches devraient se focaliser sur la ghréline active.
Alors que l’étude a montré que l’exercice supprimait les hormones de l’appétit, la prochaine étape sera d’établir si ces changements causent réellement la suppression de l’acte de manger.
Références :
[1] The influence of resistance and aerobic exercise on hunger, circulating levels of acylated ghrelin and peptide YY in healthy males. American Journal of Physiology. 5 Nov. 2008