Les individus qui font du sport quand ils sont déjà avancés en âge pourraient mieux protéger leur cerveau des changements qu’il subit à cause de l’âge, que ceux qui n’en font pas. C’est la conclusion d’une étude [1] dans laquelle des chercheurs ont trouvé que les personnes de plus de 70 ans qui font régulièrement de l’exercice physique ont affiché une moindre contraction de leur cerveau sur une période de trois ans que ceux qui faisaient très peu de sport.
Des experts physiologistes et en neuro-imagerie de l’Université d’Edinbourg, n’ont pas retrouvé ces mêmes bénéfices à la santé cérébrale chez les personnes âgées qui participaient à des activités socialement ou mentalement stimulantes.
La contraction du cerveau est associée à des problèmes de mémoire et cognitifs, et les chercheurs déclarent que leurs résultats suggèrent que l’exercice physique est un moyen potentiellement important de conserver un cerveau en bonne santé à la fois en termes de taille et de diminution des dommages.
Les chercheurs ont aussi examiné la matière blanche du cerveau, i.e. le câblage qui transmet les messages à travers tout le cerveau. Ils ont trouvé que les gens, autour de 70 ans, qui étaient les plus actifs physiquement avaient moins d’aires cérébrales “endommagées”, visibles au scanner comme étant des aires anormales, dans la matière blanche que ceux qui faisaient peu d’exercice.
En outre, les chercheurs ont découvert que les plus de 70 ans qui faisaient régulièrement du sport avaient plus de matière grise, i.e. les parties du cerveau avec des cellules nerveuses.
L’équipe de recherche a utilisé des IRM pour mesurer le volume du tissu cérébral et le volume et la santé de la matière blanche du cerveau chez presque 700 personnes. Ils ont étudié l’activité physique qui allait des déplacements réalisés uniquement dans le cadre des tâches domestiques jusqu’aux formes d’exercice physique plus épuisantes comme les sports pour rester en forme ou en compétition.
Les scientifiques ont aussi enregistré si les participants, tous âgés de plus de 70 ans, prenaient part à des activités mentalement stimulantes comme la lecture et s’ils faisaient partie de groupes sociaux.
Le Dr Alan Gow de l’Université d’Edinbourg qui a dirigé la recherche, déclare : “nos résultats suggèrent que pour conserver le cerveau en forme, l’activité physique pourrait être plus bénéfique que de choisir des activités plus sédentaires. Nous sommes excités par les prochaines étapes de cette recherche qui viseront à en savoir plus sur ce qui pourrait causer cet effet, mais dans le même temps, augmenter l’activité physique, même d’une courte marche tous les jours, ne peut être qu’encouragé”.
Le Professeur James Goodwin ajoute : “cette recherche est intéressante en ce qu’elle apporte des éléments clés sur ce qui impacte la façon dont notre cerveau vieillit, et comment nous pourrions ralentir le déclin mental. Si nous pouvons définitivement établir que l’exercice apporte une protection contre le déclin mental, cela pourrait ouvrir la porte à des programmes d’exercice physique taillés sur mesure pour les gens qui vieillissent.
Nous savons déjà que le sport est important pour réduire le risque de certaines maladies qui apparaissent avec l’âge, comme les maladies cardiovasculaires et le cancer. Cette recherche met l’accent sur le fait qu’il n’est jamais réellement trop tard pour bénéficier de l’exercice physique, ainsi, qu’il s’agisse d’une marche en faisant les courses, du jardinage ou d’une compétition de course à pieds, il est crucial que, pour ceux qui le peuvent, il faut rester actif en vieillissant.
Références :
[1] A. J. Gow, M. E. Bastin, S. Munoz Maniega, M. C. Valdes Hernandez, Z. Morris, C. Murray, N. A. Royle, J. M. Starr, I. J. Deary, J. M. Wardlaw. Neuroprotective lifestyles and the aging brain : Activity, atrophy, and white matter integrity. Neurology, 2012 ; 79 (17) : 1802