Les partenaires d’une nouvelle maman éprouvent souvent un changement de leur sexualité, et ces renversements ne sont souvent pas associés à des facteurs biologiques ni médicaux en relation avec l’accouchement. Cette découverte, publiée dans le Journal of Sexual Medicine [1], élargit notre compréhension actuelle de la sexualité postpartum (postérieure à l’accouchement), et permettra de mieux conseiller les nouveaux parents.

La recherche sur la sexualité postpartum s’était focalisée sur la biologie reproductrice féminine chez les femmes ayant accouché, comme par exemple comment les changements hormonaux qui accompagnent la grossesse, la naissance et l’allaitement affectent le désir sexuel, ou comment des interventions relatives à la naissance modifient l’activité sexuelle. Peu d’études s’étaient intéressées à la sexualité des partenaires des femmes ayant accouché, bien que ceci puisse être important pour la perception de leur propre sexualité par les femmes nouvellement mères.

Des chercheurs de l’Université du Michigan ont donc conçu une étude pour analyser la sexualité postérieure à l’accouchement en tant que processus social et relationnel, en se focalisant sur les deux parents. Un total de 114 partenaires (95 hommes, 18 femmes et 1 non précisé) de femmes post-partum a complété un questionnaire à propos de leur sexualité pendant les trois mois qui ont suivi la naissance de leur plus jeune enfant. Une attention particulière a été portée aux expériences physiques, sociales, psychologiques et relationnelles.

Les chercheurs ont découvert que l’expérience des partenaires chutait en ce qui concerne la sexualité, tout comme pour les mères. Les changements qu’ils ont vécu étaient associés à des processus relationnels et sociaux, et non pas seulement à des facteurs biologiques ni médicaux. En fait, le faible désir des partenaires était largement influencé par des facteurs associés à l’attention portée au nouveau-né, comme la fatigue et le stress, plutôt que par des facteurs associés à la naissance et/ou à la mère, comme cela était présumé jusqu’à maintenant.

“Nos résultats permettent de clarifier comment les deux parents vivent leur sexualité d’une multitude de façons qui sont contextualisées dans les relations du partenaire et du métier de parent” explique le Dr van Anders.

“Ce qui est important est que nous devons reconnaître que la santé sexuelle d’un partenaire pourrait être associée à la santé sexuelle de l’autre, quelque-soit la cause du changement dans la sexualité. Il est important de publier ces études sur tous les aspects de la santé sexuelle”, concluent les scientifiques.

Références :

[1] Exploring co-parent experiences of sexuality in the first 3 months after birth. Sari M. van Anders, Lauren E. Hipp, Lisa Kane Low. The Journal of Sexual Medicine, 2013. DOI : 10.1111/jsm.12194.

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