Des chercheurs de l’Université John Moores de Liverpool ont montré que les coureurs qui courent constamment sur de longues distances affichent plus de modifications neuromusculaires qui améliorent leur efficacité de course que leurs homologues qui courent sur des distances plus courtes [1].
Les chercheurs ont étudié deux groupes de coureurs à pieds. Un groupe qui courait moins de 15 kilomètres par semaine (le groupe “courte distance”), tandis que le second groupe courait plus de 43 kilomètres par semaine (le groupe “longue distance”). Tous les volontaires couraient depuis au moins six mois avant le début de cette étude.
Les chercheurs ont mesuré l’activité des groupes de muscles des jambes et le mouvement des articulations du genou des coureurs via une combinaison d’électromyographie, de caméras de mouvements 3D et une plateforme qui mesurait la force et la vitesse. Les volontaires ont réalisé leurs courses d’essai à quatre vitesses différentes qui se situaient entre 8 km/h et 19 km/h.
“Etant donné l’importance de l’articulation du genou dans la course à pieds, on espérait qu’en examinant les raideurs de l’articulation et les niveaux d’activation des muscles (ces muscles qui agissent depuis l’articulation du genou) à travers une gamme de vitesses de course différentes, les adaptations des facteurs neuromusculaires dus à l’entrainement de la course à pieds pourraient être minutieusement explorés pour la première fois,” écrivent les chercheurs. La raideur de l’articulation du genou varie à différentes vitesses chez tous les coureurs en partie pour protéger contre les blessures venant de la force de frappe du pied au sol et pour courir efficacement, expliquent-ils.
Les coureurs longue distance avaient moins d’activité musculaire et une raideur du genou plus importante juste après chaque atterrissage au sol par rapport au groupe de coureurs sur plus courte distance. La différence de l’activité des muscles augmentait avec la vitesse. L’équipe de recherche a aussi remarqué un comportement des tendons semblable à celui d’un ressort dans le groupe qui courait sur longues distances, ce qui permettait de propulser plus efficacement le corps en avant.
“A partir de cela, nous concluons que les entrainements de course à pieds sur longue distance provoquent des modifications dans les muscles et dans les tendons qui sont susceptibles de réduire la dépense d’énergie pendant la course à pieds, et ces adaptations sont d’autant plus importantes que vous courez plus vite,” concluent les chercheurs.
Références :
[1] Jasper Verheul, Adam C. Clansey, Mark J. Lake. Adjustments with running speed reveal neuromuscular adaptations during landing associated with high mileage running training. Journal of Applied Physiology, 2016 ; jap.00801.2016.