Si des athlètes croient utiliser un médicament permettant d’augmenter leurs performances, ils pourraient penser que leurs performances s’améliorent, et chez certains hommes cela marche, même s’ils prennent un faux médicament.
Cet effet placebo était plus important chez les athlètes amateurs de sexe masculin que chez les femmes, déclare l’auteure de l’étude Jennifer Hansen. Dans une étude sur l’hormone de croissance [1], les auteurs ont testé si le pouvoir de l’esprit pouvait affecter la performance physique.
“Les athlètes se dopent avec de l’hormone de croissance pour améliorer leurs performances sportives sans savoir si cela les améliore réellement” dit Hansen. “Ainsi, nous voulions savoir si l’amélioration de la performance était juste due à la croyance que les athlètes prenaient une substance qui augmentait les performances, plutôt qu’à la substance elle-même.”
64 jeunes adultes et athlètes amateurs pris au hasard ont reçu soit de l’hormone de croissance, substance interdite en sport, soit une substance inactive (placebo) pendant 8 semaines. Ni les athlètes qui étaient volontaires pour l’étude, ni les enquêteurs ne savaient quelle substance les sportifs recevaient.
A la fin de l’étude, les chercheurs ont demandé aux athlètes de deviner quelle substance ils avaient prise, et de dire si leurs performances sportives avaient changé. Puis, ils ont testé les athlètes sur des tests de performances physiques d’endurance, de force, de puissance et de rapidité.
Les hommes croyaient plus que les femmes avoir reçu la véritable hormone de croissance. Sans prendre en considération le sexe, les athlètes qui ont reçu le faux médicament, mais qui croyaient avoir reçu de l’hormone de croissance, pensaient que leurs performances s’étaient améliorées et ils ont effectivement amélioré leur performance dans toutes les activités mesurées. Cependant, selon Hansen, la hauteur du saut (puissance) était le seul test ayant montré le plus grande amélioration significative chez ceux qui ont mal deviné.
“Les résultats de cette étude suggèrent que l’effet placebo pourrait être responsable, au moins en partie, des bénéfices athlétiques perçus du dopage à l’hormone de croissance chez certaines personnes” déclare Hansen.
Cette étude a été financée par l’Agence Anti Dopage Mondiale et le Programme de Recherche Anti Dopage du Gouvernement Australien.
Références :
[1] Pharmacodynamics of Growth Hormone Abuse Biomarkers and the Influence of Gender and Testosterone : A Randomized Double-Blind Placebo-Controlled Study in Young Recreational Athletes. J. Clin. Endocrinol. Metab., Jun 2008 ; 93 : 2213 – 2222.