Selon un article publié dans le Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons [1], les athlètes féminines sont trois fois plus susceptibles de souffrir de ruptures des ligaments croisés antérieurs (LCA), l’une des blessures du genou les plus fréquentes, comparées aux athlètes masculins. Le LCA est l’un des quatre ligaments principaux du genou qui relie le fémur au tibia. Des recherches récentes ont mis en lumière les différences anatomiques uniques du genou féminin qui pourraient contribuer à un taux de blessures plus important, ce qui devrait être pris en compte pendant la chirurgie reconstructive et l’entraînement sportif.

“Étant donné que les athlètes féminines ont vu leur participation sportive s’accroitre, de nombreuses études ont montré la vulnérabilité de ces athlètes aux ruptures des ligaments croisés antérieurs”, explique Karen Sutton, auteure de l’article. “Cette blessure dévastatrice a une période de récupération qui est très longue et un retour à l’entraînement relativement lent. Ainsi, la recherche a été réalisée en se focalisant sur la cause expliquant pourquoi les femmes sont plus vulnérables aux blessures des ligaments croisés antérieurs et comment les prévenir”.

De multiples recherches récentes ont aussi découvert que des programmes d’entraînement neuromusculaires continus avant la saison, qui font partie de nombreux programmes d’entraînement visant spécifiquement à améliorer la stabilité des genoux lors des sauts, des atterrissages ou des pivotements, peuvent significativement diminuer le risque de blessure des ligaments croisés antérieurs chez les filles et les femmes.

Les caractéristiques féminines uniques des athlètes femmes telles qu’un angle quadriceps plus large (“l’angle Q”), l’angle où le fémur rencontre le tibia, pourrait causer une plus forte traction des muscles du genou pendant une activité physique, et contribuer à plus de blessures des ligaments croisés antérieurs chez les femmes.

Les différences anatomiques du genou féminin devraient donc être prises en compte durant une reconstruction des ligaments croisés antérieurs, dit le Dr Sutton. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’avoir une fosse intercondylaire plus petite (la rainure profonde entre les deux bouts arrondis de l’os du fémur), ce qui rend la reconstruction des ligaments croisés antérieurs plus compliquée, et pourrait nécessiter des techniques chirurgicales modifiées.

“Toutes les athlètes féminines qui commencent à l’adolescence devraient apprendre des techniques d’entraînement appropriées” dit le Dr Sutton. “Cela comprend une façon correcte d’atterrir suite à un saut en hauteur, d’augmenter la force des muscles qui peuvent avoir un effet protecteur sur les ligaments croisés antérieurs, c’est-à-dire les muscles du tronc, des fessiers, des quadriceps et des ischio-jambiers, tout comme travailler sur les réactions du corps aux changements de direction et de vitesse”.

Références :

[1] K. M. Sutton, J. M. Bullock. Anterior Cruciate Ligament Rupture : Differences Between Males and Females. Journal of the American Academy of Orthopaedic Surgeons, 2012 ; 21 (1) : 41 DOI : 10.5435/JAAOS-21-01-41

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