C’est une maladie qui s’infiltre. Les doigts et les orteils deviennent doucement mais sûrement raides et douloureux. Les étirements matinaux ne suffisent pas à permettre au corps de bouger. L’arthrite est une maladie chronique insidieuse qui se répand dans le corps en causant des inflammations des articulations. L’arthrite peut détruire les articulations, ce qui cause douleurs et perte de la mobilité. Les personnes qui en souffrent ont une endurance qui est souvent limitée, et ont un risque de maladie cardiovasculaire plus important.

L’arthrite touche environ un pourcent de la population, et trois fois plus de femmes que d’hommes. Ce sont les adultes qui sont pour l’essentiel touchés, bien que cette maladie puisse aussi frapper des enfants. Des traitements permettent de soulager les symptômes, mais la maladie est chronique. C’est la raison pour laquelle il est tout particulièrement important pour des patients atteints d’arthrite de rester en bonne condition physique et d’entretenir leur endurance cardiovasculaire.

Cependant, jusqu’à maintenant, il y avait peu de documentation sur la façon dont l’exercice physique affectait réellement les articulations arthritiques.

Les entrainements intenses sont meilleurs

“Les études passées ont montré que des séances d’entrainement modéré pouvaient permettre d’améliorer l’endurance sans provoquer de douleur ni d’inflammation, et sans endommager les articulations,” expliquent les chercheurs. Or, de nombreuses études ont montré qu’un entrainement intense par intervalles est beaucoup plus efficace pour améliorer l’endurance qu’un entrainement d’intensité modérée.

“Ceci est vrai quel que soit le fait qu’on soit malade, en bonne santé, jeune ou vieux,” disent les chercheurs. “Nous voulions savoir si les patients qui souffrent d’arthrite pouvaient suivre un entrainement à intensité élevée et voir les mêmes effets positifs. [1]” Après dix semaines d’un entrainement intensif sur un vélo stationnaire deux fois par semaine, les chercheurs n’ont pas vu d’effets secondaires sur les participants de leur étude qui était composée d’un groupe de femmes souffrant d’arthrite.

“Nous avons plutôt vu une réduction de l’inflammation, du moins telle que mesurée par le marqueur de l’inflammation CRP, et les participants de l’étude ont vécu une solide augmentation de leur consommation maximale d’oxygène, ce qui signifie qu’ils ont diminué leur risque de maladie cardiovasculaire,” expliquent-ils. Les participants ont aussi légèrement diminué leur IMC (Indice de Masse Corporelle), leur graisse dans le corps et leur tour de taille, et ils ont également constaté une augmentation de leur masse musculaire comme conséquence de leur période d’entrainement sportif.

Dans cette étude, les participantes s’échauffaient pendant dix minutes à 70 % de leur rythme cardiaque maximal, puis elles ont réalisé quatre répétitions de quatre minutes chacune à intensité élevée (à 85-95 % de leur pulsations maximales). La période de repos entre chaque intervalle était d’environ trois minutes, à 70 % de leur rythme cardiaque maximal. La séance d’entrainement total durait environ 35 minutes.

“Les femmes qui ont participé à cette étude ont trouvé que cette méthode d’entrainement était bonne et efficace et elles ont voulu continuer très motivées par les progrès qu’elles ont constatés,” expliquent les scientifiques. Bien entendu, cette étude de petite taille est une étude pilote seulement, mais l’idée doit être approfondie par des études à plus grande échelle pour voir si les recommandations concernant les entrainements sportifs pour les individus souffrant d’arthrite doivent être revues et modifiées.

Références :

[1] European Journal of Applied Physiology, 2015. The effects of high intensity interval training in women with rheumatic disease : a pilot study. Janne Sandstad, Dorthe Stensvold, Mari Hoff, Bjarne M. Nes, Ingerid Arbo, Anja Bye

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