Selon une étude publiée dans le journal Experimental & Clinical Psychopharmacology [1], une consommation modérée de “boisson énergétique” peut améliorer le temps de réponse des individus dans un test réalisé en laboratoire qui mesurait le contrôle du comportement, mais ces bénéfices disparaissent quand les gens boivent davantage de ces boissons.
Avec la popularité croissante des boissons énergétiques comme Red bull, Monster, Burn et RockStar notamment dans la population des étudiants et des adolescents, les psychologues ont étudié les effets des boissons sucrées, riches en caféine sur les jeunes gens. Des étudiants consomment ces boissons pour rester éveillés, pour les aider à étudier et à contrecarrer les effets toxiques de l’alcool.
“Plusieurs aspects de la performance cognitive montrent une amélioration sous l’influence de la caféine comme l’attention, le temps de réaction, la recherche visuelle, la rapidité psychomoteur, la mémoire, la vigilance et le raisonnement verbal” dit Cecile Marczinski co-auteure de l’étude. “Les résultats de cette étude illustrent que les boissons énergétiques peuvent augmenter la stimulation et diminuer la fatigue mentale, ce qui laisse penser qu’elles pourraient être utilisées avec l’alcool pour contrecarrer la fatigue associée à la boisson.”
L’étude a inclus 80 étudiants (34 hommes et 34 femmes) âgés entre 18 et 40 ans. Certains ont reçu du Red Bull, tandis que d’autres ont bu une faible quantité de caféine ajoutée à du Squirt, qui est un soda décaféiné au goût de citron et qui ressemble et a le même goût que le Red Bull. D’autres encore ont reçu du Squirt normal comme placébo. Une demi-heure après avoir bu les boissons, les participants ont passé un test sur ordinateur dans lequel ils devaient répondre rapidement. Ils avaient pour ordre de frapper une touche précise du clavier quand une cible verte apparaissait à l’écran, et de ne rien faire quand une cible bleue apparaissait.
On a également demandé aux participants s’ils se sentaient mentalement fatigués après les boissons. Les étudiants qui avaient reçu le Red Bull ont rapporté être plus stimulés et moins fatigués que les autres participants, mais leurs taux de réaction étaient plus lents.
“Ces résultats sont intéressants étant donné que les boissons énergétiques sont souvent associées à de l’alcool, et que les effets de l’alcool altèrent les réactions” dit Marczinski.
Dans une seconde étude, publiée dans le même journal [2], les chercheurs ont trouvé que les garçons et les filles réagissaient physiologiquement différemment à la caféine. Dans cette expérience, 26 garçons et 26 filles entre 12 et 17 ans ont bu du Sprite contenant de la caféine à trois concentrations : 50mg, 100 mg et 200mg.
Du Sprite sans caféine a été délivré comme placébo. Les jeunes gens ont alors été testés sur les modifications de leur tension artérielle et pulsations toutes les 10 minutes pendant une heure. A la fin de l’heure, ils sont reçu un questionnaire et ont eu l’occasion de manger tout ce qu’ils voulaient parmi ces aliments : Skittles et Smarties (riches en sucre/faibles en graisse), des chips et Doritos (faibles en sucre, riches en graisse) et des M&Ms et Twix (riches en sucre/riches en graisse).
Chez les garçons, ceux qui avaient consommé beaucoup de caféine avaient une augmentation plus importante de leur pression sanguine diastolique (le chiffre le plus faible) que les garçons qui avaient avalé moins de caféine. Il n’y avait pas de relation entre la tension artérielle et la consommation de caféine chez les filles. De plus, les participants qui ont ingéré le plus de caféine ont mangé le plus de gouters riches en sucres, comparés à ceux qui avaient avalé le moins de caféine.
Les filles et les garçons ont aussi des raisons différentes les poussant à consommer de la caféine, d’après les chercheurs. Les garçons étaient plus susceptibles que les filles de dire qu’ils consommaient de la caféine pour “avoir de l’énergie”, “pour avoir un coup de fouet” et “pour les performances athlétiques”.
Références :
[1] Acute Effects of a Glucose Energy Drink on Behavioral Control. Meagan Howard, Cecile Marczinski, Experimental & Clinical Psychopharmacology, Vol. 18, No. 6.
[2] Effects of Acute Caffeine Administration on Adolescents. Jennifer Temple,, Amber Dewey, Laura Briatico. Experimental and Clinical Psychopharmacology, Vol. 18, No. 6.