Des chercheurs ont réalisé une revue systématique [1] des études cliniques randomisées qui ont comparé l’efficacité sur le long terme des régimes alimentaires faibles ou riches en graisses sur la perte de poids.

L’efficacité des régimes hypolipidiques sur la perte de poids fait l’objet de débats depuis des années, et des centaines d’études randomisées, dont l’objectif était d’évaluer ce problème, ont été réalisées avec des résultats contradictoires. Des chercheurs Britanniques ont conduit une revue complète des données produites à partir des essais cliniques randomisés qui ont exploré l’efficacité d’une alimentation faible en graisse, et ils ont trouvé que les régimes sans graisses ne faisaient pas mieux qu’une alimentation riche en graisses pour ce qui est de réaliser et de maintenir la perte de poids sur des périodes de plus d’un an.

“Malgré le dogme persistant disant qu’il faut supprimer ou fortement diminuer les graisses de son alimentation pour pouvoir maigrir, les éléments de preuve scientifiques existant ne favorisent pas les régimes alimentaires faibles en graisse sur les autres régimes pour perdre du poids à long terme,” explique le Dr Tobias. “En fait, nous n’avons pas trouvé de preuves qui aillent particulièrement en faveur d’une proportion spécifique de calories provenant des graisses pour une perte de poids importante.

Il faut aller au-delà des ratios de calories tirées des lipides, des glucides et des protéines, pour discuter des modes d’alimentation qui sont bons à la santé comme les aliments complets et les tailles des portions. Il faut trouver d’autres moyens pour améliorer l’adhésion à un régime alimentaire sur le long terme, et prévenir la prise de poids en premier lieu qui constituent les stratégies les plus importantes pour conserver un poids de corps sain.”

Dans leur méta-analyse qui a comparé les effets à long terme (sur plus d’un an) des régimes faibles ou riches en graisse, les chercheurs ont analysé les données provenant de 53 études, et un total de 68 128 participants, qui ont été conçues pour mesurer les différences de changement du poids de corps entre deux groupes qui suivaient un régime (faible en graisse ou autre). Les études qui comprenaient des compléments alimentaires ou des formules de remplacement des repas ont été exclues de l’analyse.

En moyenne, les participants des études, à travers les différents groupes, n’ont réussi à perdre que trois kilos sur un an ou plus. Par rapport aux régimes faibles en graisse, les participants qui suivaient des régimes faibles en glucides pour maigrir avaient perdu environ 1,25 kg de plus sur un an. Les chercheurs ont aussi rapporté que les alimentations réduites en graisse faisaient plus maigrir seulement quand elles étaient comparées à une “alimentation normale” dans laquelle les participants ne changeaient pas leurs habitudes alimentaires.

“Les preuves actuelles indiquent qu’une perte de poids significative peut être réalisée grâce à différentes approches alimentaires,” explique l’auteur de l’article, Frank Hu. “L’élément clé est d’améliorer l’adhésion sur le long terme et la santé cardio-métabolique. Ainsi, les régimes alimentaires pour maigrir devraient être taillés sur mesure pour coller aux préférences culturelles et alimentaires, à l’état de santé de chaque individu et devraient aussi prendre en compte les conséquences sur la santé à long terme.”

Références :

[1] Dr Deirdre K Tobias et al. Effect of low-fat diet interventions versus other diet interventions on long-term weight change in adults : a systematic review and meta-analysis. The Lancet Diabetes & Endocrinology, 2015.

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