L’obésité des adolescents devient un problème de santé majeur, touchant un tiers des enfants aux Etats-Unis. Dans une étude publiée dans le Journal Américain de l’Association Diététique [1], des chercheurs ont évalué les différences de comportements dans le contrôle du poids, comprenant la consommation alimentaire et l’activité physique, en comparant des adolescents en surpoids qui ont perdu du poids et ceux qui n’en ont pas perdu, afin de mieux comprendre quelles stratégies pouvaient être les plus efficaces.

Les chercheurs ont noté que l’un des indicateurs le plus fort de l’obésité adulte était l’obésité adolescente, avec 70% des adolescents obèses qui deviendront des adultes obèses. Ainsi, identifier les stratégies de contrôle du poids les plus efficaces pour les adolescents est important, car cela pourrait permettre de programmer des interventions pour lutter contre l’obésité chez les jeunes.

Les enquêteurs ont étudié 130 adolescents, 62 qui avaient réussi à perdre du poids et 68 qui n’ont pas réussi. En questionnant les adolescents et leurs parents, les auteurs ont évalué les stratégies de contrôle du poids, les comportements sédentaires, la consommation alimentaire, l’activité physique, la fréquence de la pesée et l’état de leur poids.

Dans cette étude pilote, les stratégies de contrôle du poids ont été classées en quatre catégories. La première : “Comportements Sains de Contrôle du Poids” (CSCP) comprend la consommation de moins de calories, l’augmentation de l’exercice physique, la réduction des aliments riches en graisses, le fait de boire moins de soda et plus d’eau, se peser soi-même, manger plus de fruits et légumes et faire différents types d’exercices physiques.

La seconde catégorie : “Comportements Malsains de Contrôle du Poids” (CMCP) inclut la prise de laxatifs, de produits émétiques, diurétiques, le tabagisme et le jeûne. La troisième catégorie, “Changements Alimentaires Extrêmes” (CAE) comprend l’utilisation de suppléments alimentaires liquides, le régime Atkins, un régime structuré, le jeûne et l’augmentation de consommation de protéines. La quatrième catégorie, “Comportements Structurés” (CS) comprend la consommation d’une certaine quantité de calories, le comptage des calories, l’enregistrement de la consommation alimentaire et le travail avec un professionnel.

Les adolescents ayant le mieux réussi ont rapporté avoir augmenté leurs niveaux d’exercice physique, ils buvaient moins de soda, marchaient plus, montaient les escaliers à pieds et se pesaient eux-mêmes. En général, un fort pourcentage d’adolescents ayant perdu du poids a rapporté avoir eu recours pendant six mois ou plus aux “Comportements Sains de Contrôle du Poids” par rapport à ceux qui n’en ont pas perdu. Peu des adolescents qui ont perdu du poids ont rapporté avoir utilisé les stratégies de Comportement Structuré évaluées. Important, il n’y avait aucune différence entre les groupes au regard de l’utilisation des “Comportements Malsains de Contrôle du Poids” ou des “Changements Alimentaire Extrêmes”.

Le Dr Kerri Boutelle, auteur, déclare : “Avant tout, nos résultats apportent un regard optimiste sur le fait que les adolescents peuvent perdre une quantité significative de poids et conserver cette perte de poids. Deuxièmement, nos résultats suggèrent qu’il n’y a pas de solutions magiques, et que des comportements tels que manger plus de fruits et légumes, moins de graisses et réduire le temps de sédentarité semblent offrir les meilleures promesses de réussite.

Se peser soi-même pourrait être un outil de contrôle pour les adolescents en surpoids ; dans cette étude, le pourcentage d’adolescents le plus grand ayant perdu du poids a rapporté se peser eux-mêmes toutes les semaines, tandis que la part la plus importante des adolescents qui n’a pas perdu de poids se pesait moins d’une fois par mois. Enfin, les comportements malsains de contrôle du poids n’étaient pas associés au groupe ayant perdu du poids.

Références :

[1] Weight control strategies of overweight adolescents who successfully lost weight. Journal of the American Dietetic Association, Vol 109, Iss 12, pp 2029-2035

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