Après une heure d’entrainement intense sur le tapis roulant ou sous les barres de fontes, la plupart d’entre nous attendent beaucoup de la période post-exercice qui “brûlerait” les cellules graisseuses comme les “experts” nous l’ont promis. Cette période de 24 heures de métabolisme altéré est supposée nous aider à contrôler ou à perdre du poids.
Malheureusement, une étude met à mal ce mythe pour tous ceux qui font du sport modérément.
La recherche en question clarifie une incompréhension stipulant que les sportifs peuvent ignorer leur régime après leur entraînement parce que leur métabolisme est dans un état très actif.
“Ce n’est pas que l’exercice ne brûle pas la graisse” explique Edward Melanson, professeur associé de médecine de l’Université du Colorado, “c’est juste que nous remplaçons les calories. Les gens pensent qu’ils ont le droit de manger ce qu’ils veulent, notre recherche montre que ce n’est définitivement pas le cas. Vous pouvez facilement anéantir tout ce que vous avez fait en agissant de la sorte.”
Ces résultats ont été publiés dans l’édition d’avril 2009 d’Exercise and Sport Sciences Review [1].
Ce qui se passe
Melanson et son équipe ont réalisé des mesures pour voir si les personnes étaient en mesure de brûler plus de calories 24 heures après un entraînement, comparé à un jour sans sport. Leur groupe test, totalisant 65 volontaires, comprenait un mélange de gens minces contre obèses, et d’actifs contre sédentaires.
Les jours de sport, ils pédalaient sur un vélo stationnaire jusqu’à ce qu’ils aient brûlé 400 calories. Leur régime avant et après la période d’exercice était contrôlé.
Dans les groupes, il n’y avait pas de différence dans la quantité de graisse brûlée dans la période de 24 heures, que ce soit avec ou sans exercice.
Bien entendu, pendant l’exercice, une grande quantité de calories était consommée et c’est la formule que Melanson voudrait que l’on retienne.
“Si vous utilisez le sport pour réduire votre poids de corps ou pour perdre votre graisse, vous devez prendre en considération combien de calories vous dépensez et combien vous en absorbez”. L’équilibre quotidien d’énergie ou “les calories entrantes contre les calories sortantes” est l’équation la plus fiable pour une perte de poids sur le long terme.
Tandis que la recherche courante se concentre sur les niveaux d’activité modérés de la majorité des gens, les chercheurs ont admis avoir besoin d’examiner les effets d’entrainements d’intensité plus élevée et de jours de sport multiples et consécutifs.
Leur message est clair : “nous suggérons qu’il est temps de se débarrasser du mythe disant que l’activité physique de faible intensité permet une consommation plus importante de graisse au repos” écrit Melanson. “Il est clair que l’intensité de l’exercice n’a pas d’effet sur l’équilibre lipidique journalier, surtout si l’alimentation reste inchangée.”
Type d’entraînement
Qu’en est-il d’un programme d’entrainement de musculation associé à un travail cardiovasculaire ?
Une des déclarations de l’industrie du fitness est que le fait d’avoir plus de masse musculaire fera augmenter votre métabolisme, même si vous êtes au repos.
La même étude, utilisant les mêmes groupes test, a trouvé que le taux de calories brûlées après l’exercice ne changeait pas les jours de musculation contre les jours sans musculation. Il est vrai que 500 grammes de muscles consomment sept à dix calories par jour, contre seulement deux calories par jour pour 500 grammes de graisse. Cependant, l’adulte moyen ne possède pas assez de masse musculaire maigre pour rendre cette différence significative.
Alors que cette recherche ébranle un des mythes à propos du sport, il existe toujours des preuves manifestes des bénéfices de se bouger associé à de bonnes habitudes alimentaires. Ainsi, avant de s’avaler un double cheeseburger et des frites, vous pourriez vouloir calculer combien il vous faudra grimper de marches d’escalier pour revenir à l’équilibre.
Références :
[1] Exercise Improves Fat Metabolism in Muscle But Does Not Increase 24-h Fat Oxidation. Exercise and Sport Sciences Reviews. Avril 2009 – Vol. 37 – Iss. 2 – pp 93-101