Le fait de faire quelques heures d’exercice chaque semaine vous aidera probablement à vivre plus longtemps, mais le fait de faire beaucoup plus d’exercice n’apporte pas de bénéfice supplémentaire. C’est la conclusion à laquelle est arrivée une étude [1] sur l’activité physique et la longévité.
De même que le fait de faire jusqu’à 10 fois la quantité d’exercice recommandée n’était pas associé à une augmentation du risque de décéder pendant la période de l’étude. Ce qui est une bonne nouvelle pour les coureurs de marathon et les triathlètes qui avaient des inquiétudes à propos des effets à long terme de tels niveaux d’activité.
Dans leur étude, les chercheurs ont analysé l’information provenant de plus de 660 000 personnes âgées de 21 à 98 ans aux États-Unis et en Suède qui avaient répondu à des questions entre 1990 et 2000 à propos de la quantité de temps qu’ils passaient à faire une activité physique, comme de la marche, de la course à pieds, de la natation et du vélo.
Les personnes qui faisaient un peu d’exercice, mais pas assez pour respecter les recommandations en termes d’activité physique, étaient toujours 20 % moins susceptibles de décéder sur une période de 14 ans que les individus qui ne faisaient pas d’activité physique du tout. Les recommandations déclarent qu’il faut faire 150 minutes d’activité modérée par semaine, ou 75 minutes d’activité vigoureuse par semaine.
Les gens qui respectaient les niveaux d’activité physique recommandés voyaient même plus de bénéfices : ils étaient 31 % moins susceptibles de décéder sur la période de l’étude, comparés à ceux qui ne faisaient pas du tout d’activité physique.
Mais le fait de faire beaucoup plus de sport que ces limites n’apporte pas de bénéfice supplémentaire. Le bénéfice maximum se retrouvait chez les gens qui faisaient entre trois et cinq fois les niveaux d’exercice recommandés ; ils étaient 39 % moins susceptibles de décéder sur toute la période de l’étude que les gens qui ne faisaient pas d’exercice. Mais le fait de faire plus d’exercice que ces niveaux n’était pas associé à une augmentation des bénéfices à la santé.
Bien que certaines études dans le passé aient suggéré que les gens qui pratiquaient des sports d’endurance extrêmes pouvaient avoir un risque plus important de problèmes cardiovasculaires, cette nouvelle étude n’a pas trouvé de lien entre des niveaux d’activité physique très élevés (10 fois les recommandations ou plus) et une augmentation du risque de décès.
“Ces résultats sont importants pour les individus qui se situent tout en haut ou tout en bas du spectre de l’activité physique : ils fournissent des éléments de preuve importants aux personnes inactives en montrant que des quantités modestes d’activité physique apportent des bénéfices pour retarder la mortalité tout en rassurant les personnes très actives qu’il n’y a pas d’augmentation du risque de mortalité associée à l’exercice,” écrivent les auteurs de l’étude.
Les personnes qui sont les plus susceptibles de profiter d’une augmentation de leur activité physique sont bien sûr celles qui n’en faisaient pas du tout. La réduction de la mortalité se perçoit surtout chez les gens qui ont fait le premier pas et qui se sont mis à faire du sport. L’étude a également analysé le temps passé à faire une activité physique, mais ne s’est pas arrêtée sur l’intensité de cette activité. C’est-à-dire qu’elle n’a pas directement comparé ceux qui faisaient de l’activité modérée contre ceux dont l’activité était plus vigoureuse. Mais l’étude a découvert que les gens qui respectaient les niveaux recommandés d’exercice – qu’il soit modéré ou vigoureux – avaient un risque de décès réduit.
Dans une étude séparée, également publiée dans le JAMA Internal Medicine [2], des chercheurs Australiens ont découvert que les gens qui faisaient une activité vigoureuse (comme du jogging ou de l’endurance) étaient 9 % à 13 % moins susceptibles de décéder sur une période de six ans que ceux dont l’activité physique était modérée (comme de la natation douce ou des tâches ménagères).
“Notre recherche indique que même des petites quantités d’activité vigoureuse peuvent aider à réduire le risque de décès prématuré,” explique le chercheur Klaus Gebel. Mais les gens qui souffrent de maladies, les adultes plus âgés ou ceux qui n’avaient jamais fait de sport vigoureux auparavant devraient en parler à leur médecin avant de commencer un tel programme.
Références :
[1] Leisure Time Physical Activity and Mortality A Detailed Pooled Analysis of the Dose-Response. JAMA Internal Medicine
[2] Effect of Moderate to Vigorous Physical Activity on All-Cause Mortality in Middle-aged and Older Australians. JAMA Internal Medicine.