Une recherche soulève des questions sur ce qui cause réellement les crampes musculaires.

La théorie standard déclare que les crampes musculaires seraient causées par une perte des fluides et des électrolytes, ce qui altérerait l’équilibre des fluides dans le corps et augmenterait l’excitabilité des nerfs.

La “nouvelle” théorie soutient que les crampes résulteraient d’un “contrôle neuromusculaire altéré” qui pourrait être provoqué par tout un ensemble de facteurs, comprenant une prédisposition génétique, des muscles endommagés ou fatigués, un départ trop rapide ou pas assez d’entrainement, aucun de ces éléments n’ayant de rapport avec l’hydratation ni les électrolytes.

Mais comment peut-on savoir quelle théorie est juste ? Le problème avec la plupart des études est que vous ne pouvez pas séparer l’intensité de l’exercice du degré d’hydratation. Mais il existe une nouvelle approche depuis plusieurs années : provoquer des crampes musculaires en appliquant une tension électrique au muscle. L’expérience commence par l’application de 80 volts à une fréquence de 4 Hz. Si rien ne se passe, la fréquence monte de 2 Hz jusqu’à ce que le muscle se contracte et fasse une crampe. Les études ont découvert que plus le muscle avait une crampe à basse fréquence, plus vous êtes susceptible de souffrir de crampes en faisant du sport.

Il y a quelques années, des chercheurs de l’Université du Dakota du Nord ont publié une étude qui montrait que les sujets déshydratés de 3% de leur poids de corps initial ne voyaient pas leur probabilité d’avoir des crampes changer (mesurée par leur seuil de la fréquence).

Dans une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine [1], ils ont élargi ces résultats à un degré plus important de déshydratation : leurs 10 sujets ont atteint un taux de déshydratation de 4,7% (plus élevé que 3% qui est déjà un niveau de déshydratation important, tandis qu’à 5% on considère ça comme “sérieux”) après presque quatre heures d’exercice physique dans des conditions de chaleur importantes. Ils n’ont fait de l’exercice qu’avec leurs membres non dominants, alors que le test des crampes a été réalisé sur leur jambe dominante, pour que la fatigue et les dommages musculaires puissent être éliminés en tant que facteurs déclenchant.

Les résultats : il n’y avait pas de différence dans la probabilité d’apparition de crampes ni dans l’intensité, malgré un protocole de déshydratation extrême qui les a vu perdre environ 4 grammes de sodium !

Les chercheurs de conclure que leurs données confortent la théorie du “contrôle neuromusculaire altéré”. Bien entendu, des crampes électriquement stimulées ne sont pas exactement la même chose qu’une crampe apparue au beau milieu d’une course à pieds, ainsi le sujet n’est pas tout à fait clos. Mais au cas où ces chercheurs auraient raison, il serait utile d’analyser en profondeur certains des autres facteurs de risque que les chercheurs ont identifiés (mentionnés plus haut), au cas où l’un d’eux pouvait s’appliquer à votre cas personnel.

Références :

[1] Significant and serious dehydration does not affect skeletal muscle cramp threshold frequency. Braulick KW, Miller KC, Albrecht JM, Tucker JM, Deal JE. Br J Sports Med. 2012.

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