Selon une étude du Centre Médical Israel Deaconess, le risque pour un individu de souffrir d’une attaque cardiaque augmente d’environ 21 fois dans les premières 24 heures qui suivent la perte d’une personne aimée.

L’étude, publiée dans le journal Circulation [1], a trouvé que le risque de crise cardiaque demeure ensuite huit fois au-delà de la normale durant la première semaine après le décès d’un proche, et décline ensuite lentement, mais reste élevé pendant au moins un mois.

Les chercheurs ont interrogé environ 2000 patients qui ont souffert d’infarctus du myocarde, ou de crise cardiaque, sur une période de cinq ans. On a posé aux patients des séries de questions sur les événements potentiellement déclencheurs, comme la perte d’un être qui leur était cher ces dernières années.

Alors qu’il n’existait que des preuves anecdotiques selon lesquelles le décès d’un être aimé pouvait conduire à une dégradation de la santé chez ceux qui ont survécu, peu d’études avaient analysé l’effet profond d’un deuil, et du chagrin qui lui est associé, sur l’infarctus du myocarde.

“Le deuil et le chagrin sont associés à une augmentation des sentiments de dépression, d’anxiété et de colère, et ceux-ci ont montré être associés à des augmentations du rythme cardiaque et de la tension, à des modifications dans le sang qui rendent plus probables l’apparition de caillot qui peut provoquer une attaque cardiaque”, explique le Dr Elizabeth Mostofsky, co-auteure de l’étude.

“Certaines personnes diraient qu’on est face à un ’cœur brisé’ relatif à la réaction au chagrin et que c’est ce qui provoque ces modifications physiologiques” dit l’auteur principal de l’étude, le Dr Murray Mittleman. “Ainsi, ce sentiment émotionnel du cœur brisé pourrait réellement conduire à des dégâts qui provoquent une attaque cardiaque, et en quelque sorte un cœur physiquement brisé.”

Les chercheurs pensent que le fait d’être conscient de ce risque accru pourrait permettre de briser le lien entre la perte d’un être cher et la crise cardiaque.

“Les médecins, les patients et les familles devraient être conscients de ce risque et s’assurer que quelqu’un qui a de la peine soit en pleine possession de ses moyens physiques et de ses besoins médicaux” dit le chercheur. “Et si un individu développe des symptômes qui pourraient refléter le début d’une crise cardiaque, nous devons réellement prendre cela au sérieux, et s’assurer que ce patient reçoive des soins appropriés.”

Le fait de mettre en place des interventions psychologiques appropriées pour quelqu’un qui est désespéré est aussi important. “Nous pensons qu’il est probable qu’un soutien social pendant ce temps de plus grande vulnérabilité devrait aider à réduire le risque d’attaque cardiaque.”

Références :

[1] Risk of Acute Myocardial Infarction after Death of a Significant Person in One’s Life : The Determinants of MI Onset Study. Elizabeth Mostofsky, Malcolm Maclure, Jane Sherwood, Geoffrey Tofler, James Muller, Murray Mittleman. Circulation. 2012.

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