Est-on vraiment meilleur grâce à la pratique ? C’est une question de longue date, et une étude récente [1] de l’Université Rice, de l’Université de Princeton et du Michigan ont découvert que tandis que la pratique ne rend pas parfait, elle peut habituellement améliorer l’objet pratiqué.
“Cette question fait l’objet d’un débat depuis longtemps en psychologie” explique Fred Oswald de l’Université Rice et co-auteur de l’étude. “Pourquoi si peu de gens, qui sont pourtant impliqués dans des sports comme le golf, dans la pratique d’instruments de musique comme le violon ou dans des carrières comme le droit ou la médecine, ont pu atteindre une telle expérience qu’ils soient reconnus comme experts ?”
L’étude en question a passé en revue 88 recherches, sur plus de 11135 participants au total, et a analysé les études pertinentes concernant la pratique dans l’indication de la performance en musique, en sports, dans les jeux, l’éducation et d’autres domaines professionnels.
Au sein de chaque domaine, les chercheurs ont fait une moyenne des résultats rapportés par toutes les études les plus pertinentes. Ils ont trouvé que la “pratique volontaire” – qui est définie comme étant l’engagement dans des activités structurées créées spécifiquement pour améliorer la performance dans un domaine donné – explique 26 % de l’écart dans la performance pour les jeux, 21 % pour la musique, 18 % pour les sports, 4 % pour ce qui concerne l’éducation et moins de 1 % pour ce qui concerne les professions.
“La pratique volontaire était un indicateur solide de la réussite dans de nombreux domaines, et sans surprise, les gens qui indiquaient beaucoup pratiquer tendent en général à mieux réussir à haut niveau que ceux qui pratiquent moins” explique Oswald. “Cependant, peut-être que la contribution la plus importante de notre étude est que quelque-soit la solidité du rapport entre la pratique et la performance dans ces résultats, il y avait toujours un espace statistique pour d’autres facteurs personnels pour prédire une aptitude d’apprentissage et de réussite dans la performance, comprenant des capacités basiques”.
Oswald notait que beaucoup de recherches ont déjà identifié les aptitudes de base comme étant aussi importantes pour prévoir la performance, mais certains chercheurs tendent à les minimiser et à considérer la pratique comme le seul déterminant de la performance.
Les chercheurs concluent que tandis que la pratique ne rendra pas tout le monde parfait, elle rendra presque tout le monde meilleur. “D’autres facteurs ont aussi leur importance, toutefois, personne ne dit que la pratique sera néfaste ; mais il faut tout de même être prudent si vous êtes funambule”, dit le chercheur.
Références :
[1] Deliberate Practice and Performance in Music, Games, Sports, Education and Professions : A Meta-Analysis. Psychological Science.