Quelques mots encourageants peuvent avoir des effets surprenants et durables. Certaines études passées avaient déjà montré qu’un retour d’information positif pouvait stimuler les niveaux de testostérone, en produisant une amélioration de l’entraînement et de la performance en compétition. Mais il s’avère que le rôle des compliments est un petit peu plus complexe qu’un simple effet. Une étude publiée dans le journal PLoS ONE [1], de chercheurs Japonais, explique d’une autre manière comment les félicitations peuvent nous aider à développer de nouvelles aptitudes.

L’étude concernait l’apprentissage d’une tâche consistant en des “tapotements séquentiels des doigts”, quelque-chose impliquant une habileté motrice comme dans de nombreux sports. Après avoir appris la tâche (et après avoir été testé sur la quantité de séquences qu’ils pouvaient correctement tapoter en 30 secondes), les volontaires recevaient ensuite l’une des trois formes de compte-rendu : soit un évaluateur les félicitait à propos de leur performance, soit un évaluateur complimentait la performance d’un autre volontaire, ou bien aucun compliment n’était donné.

Le jour suivant, les volontaires étaient de nouveau testés sur la même tâche, ce qui constituait une surprise pour eux étant donné qu’ils ne s’attendaient pas à être retestés, ainsi il n’y avait pas d’incitation à s’entrainer dans la pratique de la tâche entre les deux rendez-vous. Comme prévu, les volontaires qui avaient été félicités ont largement surperformé les deux autres groupes.

Que s’est-il donc passé ? L’explication habituelle pour l’effet positif des compliments est que cela créé un cycle de bonheur de motivation augmentée qui conduit à plus d’entraînement, ce qui en retour conduit à une meilleure performance et à encore plus de compliments. Cette étude a essayé d’éliminer ces effets en éliminant tout rôle de la pratique. À la place, ils ont essayé d’isoler le rôle de la “consolidation” dans l’apprentissage.

On acquiert essentiellement des habiletés motrices en les pratiquant, en s’entrainant, et puis le cerveau conserve l’habileté de ces séquences après avoir arrêté de les pratiquer, on pense d’ailleurs qu’une grande partie de ce processus se déroule pendant le sommeil. Les chercheurs pensent que c’est la dopamine, un élément chimique qui est produit en réaction aux “récompenses sociales” comme les compliments, qui joue un rôle clé dans ce processus de consolidation mémoire/habileté. Ainsi, les félicitations stimulent les niveaux de dopamine, et les niveaux de dopamine aident à incruster des choses que nous avons apprises.

Il faut cependant ajouter que le second jour des tests, les volontaires ont réalisé un ensemble de tests de contrôle qu’ils n’avaient jamais réalisés auparavant. Dans ces tests, il n’y avait aucune différence entre les groupes ayant reçu des félicitations et les groupes sans compliments. Ainsi, il ne s’agissait pas seulement d’une augmentation générale de la motivation qui faisait la différence, c’était l’apprentissage spécifique de la tâche du jour précédent qui avait été amélioré par le fait d’avoir reçu des félicitations après avoir appris la tâche.

Voici donc une nouvelle raison, expérimentalement fondée, d’encourager vos équipes et vos favoris !

Références :

[1] Social Rewards Enhance Offline Improvements in Motor Skill. Sugawara SK, Tanaka S, Okazaki S, Watanabe K, Sadato N. PLoS ONE, (2012), 7(11) : e48174. doi:10.1371/journal.pone.0048174.

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