Si le poisson gras consommé toutes les semaines permet de prévenir contre les attaques, ce n’est pas le cas des suppléments d’huile de poisson qui n’ont pas le même effet.

Le fait de manger deux portions de poisson gras par semaine est modérément mais significativement associé à une réduction du risque d’attaque, d’après une étude publiée dans le British Medical Journal [1]. Mais inutile de choisir la facilité en avalant des compléments alimentaires à base d’huile de poisson, car ces derniers ne semblent pas avoir les mêmes effets, disent les chercheurs.

Une consommation régulière de poisson et d’acide gras oméga 3 à chaine longue a été associée à une réduction du risque de maladie coronarienne, et les directives habituelles recommandent de manger au moins deux portions de poisson par semaine, de préférence du poisson gras comme du maquereau et des sardines. Mais les éléments de preuve qui soutenaient qu’il y avait un bénéfice identique contre les attaques (AVC) restaient obscurs.

Une équipe internationale de chercheurs a analysé les résultats de 38 études pour tenter de clarifier l’association entre la consommation de poisson et le risque d’attaque ou d’accident ischémique transitoire. Considérés collectivement, ces états sont connus sous l’appellation de “maladie cérébrovasculaire”.

Les 38 études impliquaient presque 800000 individus dans 15 pays et comprenaient des patients avec des maladies cardiovasculaires connues (études de prévention secondaire), tout comme des personnes avec un risque plus faible sans maladie (étude de prévention primaire). Les différences de qualité des études ont été prises en compte pour identifier et minimiser les défauts.

La consommation de poisson et d’acide gras oméga-3 a été évaluée en utilisant des questionnaires alimentaires, en identifiant les marqueurs des graisses oméga-3 dans le sang, et en enregistrant le recours aux suppléments d’huile de poisson. Un total de 34817 accidents cérébrovasculaires a été enregistré pendant les études.

Après avoir procédé à des ajustements pour plusieurs autres facteurs de risques, les participants qui mangeaient de deux à quatre portions de poisson par semaine avaient une baisse modérée, mais significative, de 6% du risque de maladie cérébrovasculaire comparés à ceux qui mangeaient une portion ou moins de poisson par semaine, alors que les participants qui en mangeaient cinq ou plus par semaine avaient une baisse de ce risque de 12%.

Une augmentation de deux portions par semaine de toute sorte de poisson était associée à une réduction du risque de maladie cérébrovasculaire de 4%. Au contraire, les niveaux d’acide gras oméga-3 dans le sang et les suppléments d’huile de poisson n’étaient pas associés à une baisse de ce risque.

Plusieurs raisons pourraient expliquer l’impact bénéfique de la consommation de poisson sur la santé vasculaire, disent les auteurs. Par exemple, cela pourrait être dû à des interactions entre une large gamme de nutriments, comme les vitamines et les acides aminés essentiels, que l’on trouve dans le poisson.

Ou bien manger plus de poisson pourrait aussi conduire à une réduction des autres aliments, comme la viande rouge, qui sont mauvais pour la santé vasculaire. Ou encore une consommation plus importante de poisson pourrait simplement être un indicateur d’une alimentation plus saine ou d’un statut socio-économique plus élevé, tous deux associés à une meilleure santé vasculaire.

Les différences trouvées entre le poisson blanc et le poisson gras pourraient s’expliquer par la façon dont ils sont traditionnellement cuisinés (le poisson blanc est généralement frit, ce qui ajoute de mauvaises graisses).

Bien qu’il y ait une possibilité que certains autres facteurs (confondants) indéterminés puissent expliquer leurs résultats, les auteurs concluent qu’ils consolident le rôle bénéfique, bien que modeste, de la consommation de poisson contre les maladies cérébrovasculaires.

Références :

[1] Association between fish consumption, long chain omega 3 fatty acids, and risk of cerebrovascular disease : systematic review and meta-analysis. BMJ, 2012 ; 345:e6698.

A lire également