Une étude du Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy [1] a trouvé que les coureurs amateurs qui font ça pour le plaisir sont moins susceptibles d’être victimes d’arthrose du genou ou de la hanche comparés aux individus sédentaires ou à ceux qui font de la compétition.

Cette étude montre que le fait de courir à un niveau amateur pour le plaisir pendant 15 ans, et sans doute plus, peut être recommandé et sans risque comme exercice bon à la santé. En outre, les preuves montrent que courir pour le plaisir peut être source de bénéfices pour la santé des articulations des hanches et des genoux.

Une équipe internationale de chercheurs d’Espagne, de Suède, des États-Unis et du Canada a cherché à évaluer l’association entre l’arthrose du genou et de la hanche et la course à pieds pour explorer l’influence de l’intensité de la course à pieds et les années d’exposition à une telle association. Ils ont découvert dans leur analyse de plusieurs études que 3,5 % seulement des coureurs de loisir avaient développé de l’arthrose au genou ou aux hanches. Cela restait vrai pour les hommes et pour les femmes qui couraient.

Leurs résultats indiquaient aussi que le fait de rester sédentaire et de ne pas courir pour faire du sport était associé à un taux d’arthrose au genou et à la hanche de 10,2 %, alors que le fait de courir pour faire de la compétition augmentait l’incidence de l’arthrose de ces articulations à 13,3 %. Les auteurs de l’étude notent que d’autres chercheurs qui avaient aussi trouvé un lien entre une intensité élevée et un gros volume d’entrainement de course à pieds et l’arthrose du genou et de la hanche ont donné une limite entre les deux modes de course à pieds qui se situe à 92 km par semaine.

“La principale découverte de cette étude est qu’en général le fait de courir n’est pas associé à l’arthrose,” explique l’auteur de l’étude, le Dr Eduard Alentorn-Geli. “Mais le fait nouveau est l’augmentation de l’association entre la course à pieds et l’arthrose chez ceux qui font de la course à pieds en compétition mais pas chez ceux qui courent pour le plaisir ou en amateur,” ajoute-t-il.

Les chercheurs ont eu recours aux bases de données de PubMed, Embase et de la Cochrane Library pour identifier les études qui se sont penchées sur la fréquence de l’arthrose de la hanche et/ou du genou chez les coureurs. Ils ont analysé 25 études qui incluaient 125 810 personnes, et ont sélectionné 17 études sur un total de 114 829 personnes.

Les auteurs ont ensuite réalisé une méta-analyse de ces études, en comparant cette fréquence entre les coureurs et les individus sédentaires qui ne courraient pas du tout. Les coureurs étaient considérés comme faisant de la compétition s’ils étaient des athlètes professionnels ou de haut niveau, ou s’ils avaient participé à des compétitions internationales. Les coureurs de loisir étaient ceux qui courraient pour le plaisir ou en amateur.

Les chercheurs ont calculé le taux de prévalence et le rapport des probabilités d’avoir de l’arthrose entre les coureurs de haut niveau ou professionnels et au niveau amateur/de loisir et aussi entre les individus sédentaires. Ils ont aussi effectué des analyses en sous-groupes sur la localisation de l’arthrose (hanche ou genou), le sexe et les années de course à pieds (plus ou moins 15 ans).

Les chercheurs n’ont pas pu déterminer la quantité de course à pieds qui est sans risques pour ces articulations, mais ils précisent qu’ils n’ont pas évalué l’impact de l’obésité, de la charge de travail professionnelle ni du passé de blessures sur le risque futur d’arthrose du genou ou des hanches chez les coureurs.

Références :

[1] The Association of Recreational and Competitive Running With Hip and Knee Osteoarthritis : A Systematic Review and Meta-analysis. J Orthop Sports Phys Ther, 2017 ;47(6) : 373-390.

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