Une étude a découvert que les frissonnements avant l’exercice font la différence quand il s’agit d’immunité.

D’après une étude publiée dans PLoS ONE [1], le fait de faire de l’exercice physique dans le froid pourrait affaiblir le fonctionnement immunitaire du corps, ce qui peut rendre le sportif plus fragile face à la maladie. Cependant, quand les sujets de la recherche ont suivi un protocole avant l’activité physique qui provoquait des frissonnements de faible intensité, leur réaction immunitaire était stimulée après avoir réalisé de l’exercice à une intensité modérée.

Des chercheurs ont découvert que quand les sujets faisaient du sport dans des conditions “thermo neutres” (22 degrés Celsius), leurs corps produisaient une solide réaction dans une large gamme de tests qui mesuraient leur fonctionnement immunitaire et endocrinien. Cependant, quand ils faisaient du sport dans le froid (à 0 degré Celsius), cette réaction était supprimée.

L’étude n’a pas cherché à savoir quelle combien de temps ces réactions immunitaires duraient après l’exercice, ce qui aurait eu un effet important d’un point de vue pratique sur les résultats de l’étude. Cependant, si vous ressentez que vous frissonnez dans le froid pendant que vous attendez votre tour pour courir, il est possible que vous soyez moins susceptible de tomber malade que ces spectateurs qui applaudissent le long de la route.

Les neufs participants de l’étude, tous des hommes, ont fait de l’exercice sur un tapis de course à deux températures. Ils portaient des shorts et des t-shirts dans les deux conditions.

Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang pour mesurer les modifications immunologiques et endocrines des participants pendant qu’ils marchaient (à 50 % de leur VO2max) et qu’ils couraient (à 70 % de leur VO2max, ce que la plupart des coureurs considéreraient comme une course de récupération). Pour provoquer un niveau correct de frissonnements de faible intensité, les participants se sont installés dans une chambre froide pendant 40 minutes deux heures avant leur entrainement.

Les chercheurs pensent que l’augmentation de la réaction de la noradrénaline provoquée par les frissonnements avant l’exercice est probablement responsable de la stimulation du système immunitaire qu’ils ont observée. La noradrénaline est un neurotransmetteur libéré par la glande surrénale qui contribue à la réaction de “lutte ou de fuite”, qui aide le corps à se fortifier lui-même pour faire face à une agression. Les chercheurs précisent qu’ils n’ont étudié que les effets du frissonnement de faible intensité, et que les frissonnements d’intensité moyenne ou élevée pourraient avoir des effets différents.

L’auteur de l’étude, le Dr. Dominique Gagnon, précise que l’une des découvertes périphériques de l’étude est que l’équipe de recherche a remarqué une augmentation de l’utilisation de la graisse quand les sujets faisaient de l’exercice dans le froid, ce qui pourrait signifier qu’il serait plus facile de préserver les stocks de glycogène des muscles, qui sont limités, lorsqu’on coure dans le froid.

Le sucre est votre carburant rapidement mobilisable mais il est présent dans des quantités plus faibles que la graisse. Ainsi, si on pouvait augmenter l’utilisation de la graisse en tant que carburant, on économiserait le sucre pour plus tard ce qui peut prévenir de la fatigue pendant l’exercice. Dans un monde idéal, nous n’utiliserions que la graisse est pourrions en conséquence courir pendant des jours.

Références :

[1] Gagnon DD, Gagnon SS, Rintamäki H, Törmäkangas T, Puukka K, et al. (2014). The Effects of Cold Exposure on Leukocytes, Hormones and Cytokines during Acute Exercise in Humans. PLoS ONE 9(10) : e110774. doi:10.1371/journal.pone.0110774.

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