D’après une étude publiée dans le Journal of Lipid Research [1], avec un peu d’exercice et un régime alimentaire, les personnes en surcharge pondérale qui souffrent de diabète de type 2 peuvent toujours « dresser » leurs cellules graisseuses pour qu’elles produisent une hormone dont on pense qu’elle encourage la production de cholestérol HDL.
« Ce que nous avons appris c’est que même les personnes en surpoids qui sont actives physiquement et qui ont une alimentation saine bénéficient d’un changement de style de vie » explique la chercheuse Christie Ballantyne. « Quand vous faites du sport et que vous êtes au régime, vous améliorez le fonctionnement de votre tissu adipeux, de votre cœur et des systèmes vasculaires, et même de la performance musculaire. Vous tirez beaucoup de bénéfices que vous ne pourriez pas voir en regardant seulement votre poids sur la balance ».
Ballantyne déclare que tandis que la relation de cause à effet entre la production d’adiponectine et l’augmentation des niveaux de cholestérol HDL dans le sang n’est pas définitivement prouvée, cette dernière étude confirme les modèles qui placent l’hormone du tissu adipeux quelque-part dans la voie qui contrôle la synthèse de cholestérol HDL par le foie. Le rôle de l’adiponectine pour ce qui est de brûler les graisses et de stocker le sucre est bien établi.
Ballantyne et son équipe ont examiné les données de patients du projet “Look AHEAD”, dont le but était de clarifier les relations entre l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Pour être éligible au projet Look AHEAD les participants devaient avoir été diagnostiqués avec un diabète de type 2, et aussi reconnus comme obèses ou en surpoids. Les candidats inscrits ont accepté de passer par une « intervention intensive sur leur style de vie » dans laquelle ils sont devenus plus actifs physiquement et ont dû limiter leur consommation calorique.
Les participants à cette étude ont eu des prises de sang à intervalles réguliers, qui ont été testés sur différents biomarqueurs, comme le cholestérol HDL et l’hormone du tissu adipeux adiponectine, sous ses différentes formes. Les participants de l’étude ont aussi été pesés et sont passés par un test de forme (exercice de stress).
Après un an, l’adiposité des participants de l’étude (une mesure de la graisse totale), leur forme physique, leurs niveaux de glucose dans le sang et de graisse s’étaient en moyenne améliorés de façon importante. Les niveaux de LDL, surnommé le « mauvais cholestérol », n’ont pas changé. Mais les niveaux d’adiponectine et de cholestérol HDL ont changé. L’adiponectine totale produite par les cellules de graisse a augmenté d’environ 12% par rapport au groupe contrôle, dans lequel les sujets ont reçu des informations sur le diabète et l’obésité, mais n’ont pas modifié leur style de vie. Et le cholestérol HDL s’est élevé à presque 10%.
Le cholestérol HDL était positivement corrélé à la santé cardiovasculaire globale. On ne sait pas encore avec certitude si un faible niveau de cholestérol HDL cause des problèmes cardiovasculaires, ou si les deux (peu de cholestérol HDL et des problèmes cardiovasculaires) sont contrôlés en parallèle par un autre effecteur encore inconnu à ce jour.
Références :
[1] L. M. Belalcazar, W. Lang, S. M. Haffner, R. C. Hoogeveen, F. X. Pi-Sunyer, D. C. Schwenke, A. Balasubramanyam, R. P. Tracy, A. P. Kriska, C. M. Ballantyne. Adiponectin and the mediation of HDL cholesterol change with improved lifestyle : The Look AHEAD Study. The Journal of Lipid Research, 2012 ; DOI : 10.1194/jlr.M030213.