Le fait d’avoir un timing parfait peut augmenter la puissance musculaire le jour de la course.

Une étude alimente l’idée d’une suppression progressive de l’entrainement de musculation jusqu’à une importante compétition. Ci-dessous un graphique provenant d’une méta-analyse sur les effets de l’arrêt de l’entrainement de musculation sur la performance musculaire, publiée dans le Scandinavian Journal of Medicine & Science in Sports [1], par des chercheurs de Poitiers et de Montréal :



Ce qu’on peut voir est l’évolution de la puissance musculaire après que l’entrainement de musculation ait été arrêté, basé sur une analyse globale tirée de 103 études. Il faut savoir que la puissance est différente de la force absolue, la puissance est cette capacité à délivrer de grandes quantités de force dans une courte période de temps, qui est souvent plus appropriée à la performance athlétique que la force pure.

La chose intéressante à noter est que, entre 8 et 14 jours après la pause de musculation, la puissance semble être un tout petit peu plus élevée que pendant ce type d’entrainement, bien qu’elle ne soit pas statistiquement significative (le graphique pour la force commence à décliner immédiatement).

Selon Nicolas Berryman, l’un des auteurs de l’étude, ce rebond apparent pourrait être le résultat d’un “dépassement” dans la contraction rapide des fibres musculaires qui suit l’arrêt de l’entrainement, un effet qui avait déjà été observé par un groupe Danois en 2000 [2]. Un entrainement de musculation lourd semble supprimer cette contraction rapide des fibres, et quand vous arrêtez de vous entrainer, ces fibres musculaires surcompensent à un niveau plus élevé qu’initialement. Plus de contraction rapide des fibres augmente la puissance, et étonnamment Berryman soulève la possibilité que cet effet pourrait aussi stimuler l’économie de la course (bien que ceci reste une hypothèse).

Spéculation mise à part, si vous êtes un athlète d’endurance qui ajoute un entrainement de musculation à votre routine sportive, il faudra éliminer ou réduire jusqu’à un certain point la musculation avant le jour de la compétition. Le graphique ci-dessus suggère qu’une période d’une à deux semaines à l’avance pourrait être le timing idéal pour arrêter.

Références :

[1] Scand J Med Sci Sports. 2013 Jun ;23(3):e140-9. doi : 10.1111/sms.12047. Effect of training cessation on muscular performance : a meta-analysis. Bosquet L, Berryman N, Dupuy O, Mekary S, Arvisais D, Bherer L, Mujika I.

[2] Muscle Nerve. 2000 Jul ;23(7):1095-104. Myosin heavy chain IIX overshoot in human skeletal muscle. Andersen JL, Aagaard P.

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