Une étude montre que la réussite d’un régime pour maigrir dépend des stratégies d’approche ou d’évitement, et que de nombreux régimes sont condamnés à l’échec dès le départ.

La raison ? Les personnes au régime tendent à adopter des mauvaises stratégies, en prévoyant d’abandonner les aliments qu’ils préfèrent pour les remplacer par des options qui sont moins désirables.

À l’inverse, les personnes qui réussissent leur régime se focalisent sur l’ajout d’aliments sains, mais des aliments qu’ils aiment, expliquent les chercheurs [1].

“Notre recherche montre qu’au lieu de créer des règles visant à éviter les plaisirs gustatifs, les personnes qui veulent se mettre au régime devraient se concentrer sur des aliments sains mais qu’ils aiment,” explique David, auteur de l’étude. “Les individus au régime qui s’empêchent de consommer les aliments qu’ils aiment le plus pourraient mettre eux-mêmes en place les éléments de leur futur échec. Au lieu de cela, ils feraient mieux de s’autoriser des petits plaisirs et de se concentrer sur les aliments sains qu’ils aiment, pour les incorporer à leur alimentation.”

Les résultats de leur recherche composée de trois études et un total de 542 participants, dépendent fortement du niveau de contrôle de soi (self-control) de chacun.

“En s’attaquant aux programmes pour améliorer la santé de chacun et son bien-être, les individus qui ont une faible maîtrise d’eux-mêmes tendent à mettre en place des conditions très (trop) dures pour réussir, en se focalisant sur l’évitement des aliments qu’ils trouvent les plus tentants,” dit David. “Nos données montrent que les individus qui réussissent généralement le mieux à atteindre leurs objectifs de poids tendent à développer des programmes plus motivants concernant l’ajout de produits sains qu’ils apprécient, tout en excluant ceux qui ne sont pas leurs préférés et qui sont mauvais pour leur santé.”

Leur recherche a trouvé que quand on demande à ceux qui veulent faire un régime d’établir une liste des règles précises qu’ils devraient utiliser pour diriger leur consommation d’aliments, un grand pourcentage d’entre eux listait des règles qui comprenaient d’éviter et de limiter certains aliments. C’était notamment le cas chez les individus qui avaient une faible maîtrise d’eux-mêmes, ceux qui arrivaient généralement moins bien à atteindre leurs objectifs. Ceux qui arrivaient généralement le mieux à atteindre leurs objectifs tendaient à lister des règles qui impliquaient des aliments qu’ils pouvaient consommer.

Quand on pense aux aliments mauvais pour la santé à éviter comme faisant partie intégrante d’un régime alimentaire, les individus qui ont un faible self-control pensent aux aliments qu’ils aiment vraiment, comme leurs grignotages préférés et ce qui les tentent le plus. Les personnes qui ont un contrôle d’eux-mêmes élevé pensent plutôt à des aliments qu’ils aiment mais dont ils peuvent raisonnablement se passer.

D’autre part, quand ils pensent aux aliments sains à manger et à intégrer à leur alimentation, les personnes qui ont un contrôle d’eux-mêmes faible pensent aux aliments qu’ils n’aiment pas, comme ceux qu’ils trouvent très peu appétissants (comme les épinards ou les choux de Bruxelles). Les individus qui ont un contrôle sur eux-mêmes élevé pensent à des aliments qu’ils aiment manger (par ex. les fraises).

“L’attention est souvent attirée sur des conseils alimentaires qui sous-entendent qu’il existe une liste d’aliments qui seraient ’magiques’ et que tout le monde devrait manger, ou des aliments considérés comme ’poison’ qu’il faudrait éviter,” explique le chercheur. “La prochaine fois que vous décidez de vous mettre au régime ou que vous cherchez à améliorer votre santé en modifiant votre alimentation, optez plutôt pour des stratégies qui se focalisent sur l’ajout d’aliments sains dans votre régime alimentaire, mais surtout sur des aliments sains que vous aimez vraiment manger.”

Références :

[1] Meredith E. David, Kelly L. Haws. Saying “No” to Cake or “Yes” to Kale : Approach and Avoidance Strategies in Pursuit of Health Goals. Psychology & Marketing, 2016 ; 33 (8) : 588.

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