Pourquoi les hommes qui grossissent tendent à voir leur bedaine se développer ?
La réponse à cette question concerne la façon dont le corps stocke la graisse. Quand les hommes prennent du poids, le lieu de stockage par défaut de la graisse est le ventre. Il suffit d’y penser comme du coffre d’une voiture, comme des gens qui remplissent leur coffre pour aller faire un pique-nique. Mais si les hommes mangent trop et ne font pas assez d’exercice, alors comme un coffre plein à craquer, cet espace du ventre va s’élargir. Une fois qu’un homme a pris de la bedaine, le corps commence à stocker de la graisse ailleurs, ce qui est très mauvais à la santé.
Lorsqu’il n’y a plus assez de place de stockage dans le ventre, la graisse commence à s’accumuler dans le foie, le pancréas et les muscles. C’est le début des problèmes de santé : diabète de type 2, tension artérielle, cholestérol ou maladies cardiovasculaires. A contrario, à cause de leurs œstrogènes, les femmes tendent à stocker la graisse dans leurs hanches et leurs cuisses. La graisse dans ces aires de stockage peut donner aux femmes l’énergie dont elles ont besoin quand elles sont enceintes ou quand elles allaitent.
Les femmes ont génétiquement plus de possibilités de stocker la graisse que les hommes, c’est en partie grâce à l’évolution et ce qui a permis notre survie. En outre, le fait de stocker la graisse dans les hanches et les cuisses n’est pas associé aux mêmes problèmes de santé que la bedaine. Cependant, si les régions de stockage de la graisse des femmes dans les hanches et les cuisses sont pleines, elles peuvent aussi prendre du ventre. Si cette bedaine se remplit, alors le corps va stocker la graisse ailleurs, en leur faisant courir les mêmes risques de santé que chez les hommes qui ont du ventre.
En outre, une fois que les femmes atteignent la ménopause, leurs niveaux d’œstrogènes chutent. Lorsque cela arrive, le corps des femmes arrête de stocker la graisse dans les hanches et les cuisses, et commence à la stocker dans le ventre. Ceci explique pourquoi certaines femmes plus âgées peuvent développer de la bedaine, tout comme les hommes.
Les femmes qui ont des niveaux de testostérone plus élevés que la moyenne, tout comme celles qui souffrent de certaines maladies pouvant faire baisser leurs niveaux d’oestrogènes, comme le syndrome des ovaires polykystiques, sont aussi plus susceptibles de prendre du ventre que les femmes qui ont des niveaux normaux d’oestrogènes. La génétique et le style de vie déterminent dans quelle mesure le ventre va prendre de l’ampleur. On ne peut pas prendre de poids indéfiniment.
Par exemple, les Chinois tendent à être plus minces, mais environ 12 % des adultes en Chine souffrent de diabète (de type 1 et 2) selon une étude du JAMA de 2013 [1]. Au contraire, un petit pourcentage d’enfants Américains ou adultes ont du diabète – un peu plus de 9 % d’après une étude de 2014 du Centre Pour le Contrôle et la Prévention des Maladies – bien que le nombre de gros ventres aux Etats-Unis soit important.
Que faut-il retenir de tout cela ? Que le fait d’avoir du ventre est mauvais à la santé, mais même les gens qui ont en permanence un petit ventre peuvent courir le risque d’avoir des problèmes de santé, car cela peut vouloir dire que leurs ventres ne sont pas en mesure de grossir davantage pour des raisons génétiques. Il faut que les gens qui ont du ventre travaillent à éliminer ce surplus de poids. Les études ont associé le ventre à un risque plus important de démence, d’ostéoporose chez les femmes et de cancer. La recherche a aussi montré que les gens qui ont de a bedaine, mais qui ne sont pas obèses selon les normes en vigueur, sont plus susceptibles de décéder de maladie cardiovasculaire que certains obèses.
Bien heureusement, dès qu’une personne se met au sport, le ventre est le premier endroit qui fond. La bedaine a donc des conséquences médicales non négligeables. Hommes ou femmes, si vous commencez à prendre du ventre, il est temps de changer de mode de vie et d’alimentation.
Références :
[1] Prevalence and Control of Diabetes in Chinese Adults. JAMA. 2013 ;310(9):948-959.