Les preuves indiquent les oestrogènes comme régulateurs de la graisse corporelle.
C’est un paradoxe qui a déconcerté les femmes pendant des générations, leur apparente capacité à stocker plus efficacement la graisse que les hommes, même si elles avalent proportionnellement moins de calories.
Alors qu’on a longtemps suspecté que les hormones sexuelles féminines étaient responsables, une revue de recherches de l’Université de New South Wale [1] a établi un lien pour la première fois entre une hormone, les oestrogènes, et son impact sur le stockage de la graisse pour la maternité.
En moyenne, les femmes ont 6 à 11% de graisse corporelle de plus que les hommes. Des études montrent que l’oestrogène réduit la capacité d’une femme à brûler de l’énergie après avoir mangé, ce qui résulte en davantage de graisse stockée dans le corps. La revue suggère que la raison probable est de préparer les femmes à la maternité.
“La puberté féminine et la première grossesse, époques d’augmentation des œstrogènes, peuvent être considérées comme des étapes de stockage efficaces de la graisse pour la préparation à la fertilité, le développement fœtal et l’allaitement” explique le Pr. Anthony O’Sullivan auteur de l’étude.
Les découvertes, qui ont été publiées dans Obesity Reviews, journal de l’Association Internationale pour l’étude de l’Obésité, pourrait avoir des implications dans le cadre des conseils alimentaires donnés aux femmes pendant la grossesse et le modèle des régimes sportifs.
“D’un point de vue de l’équilibre énergétique, il n’y a pas d’explication pourquoi les femmes devraient être plus grasses que les hommes, particulièrement étant donné que les hommes consomment plus de calories proportionnellement” dit le Professeur O’Sullivan.
“En fait, les femmes brûlent plus de graisse que les hommes pendant qu’elles font de l’exercice, mais le fait qu’elles ne perdent pas la graisse corporelle aussi facilement qu’eux suggère qu’elles sont plus efficaces pour ce qui est du stockage des graisses à d’autres époques. La question est : pourquoi ce paradoxe existe-t-il ?”
Une réponse manifeste est que le stockage de la graisse apporte un avantage évolutionniste, dit-il. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux éclairer le rôle des oestrogènes dans la régulation de la graisse corporelle.
O’Sullivan insiste sur le fait que tandis que les effets des oestrogènes sur l’oxydation de l’acide gras après le repas fournit un mécanisme pour l’accumulation de la graisse, les découvertes n’expliquent pas pourquoi certaines femmes sont obèses. Les facteurs contribuant à l’obésité sont complexes et comprennent à la fois des facteurs génétiques et environnementaux ajoute-t-il.
Références :
[1] Does oestrogen allow women to store fat more efficiently ? A biological advantage for fertility and gestation. Obesity Reviews, Vol. 10 Iss. 2, pp 168-177s