Comme tout bodybuilder peut en attester, les muscles prennent du volume et grossissent quand on les fait travailler régulièrement, de plus en plus dur, par ajout de poids et de stress. Une recherche [1] explique comment les cellules traduisent cette surcharge de poids en masse et en volume.
Le secret réside dans un facteur chimique produit par les cellules musculaires pendant le travail, pendant les exercices de musculation par exemple, et qui signale aux cellules souches musculaires de se multiplier et de conserver le fruit de la surcharge.
La substance en question, le facteur de transcription SRF (Serum Response Factor), stimule apparemment les cellules souches musculaires – les cellules inactives capables de se différentier en cellules musculaires – pour les faire proliférer et devenir des fibres musculaires. Plus de fibres musculaires signifie des muscles globalement plus gros et plus de force.
Cette découverte pourrait permettre de trouver de nouveaux moyens de combattre l’atrophie musculaire associée à l’âge et à la maladie, d’après l’étude d’Athanassia Sotiropoulos, chercheuse à l’ISERM.
“Ce signal provenant des fibres musculaires contrôle le comportement des cellules souches et la participation dans la croissance du muscle” explique Sotiropoulos. “C’était plutôt inattendu et très intéressant.”
En utilisant des souris qui avaient été génétiquement modifiées pour ne pas avoir de SRF dans leurs muscles, les chercheurs ont découvert que sans ce facteur, le fait de surcharger les muscles ne produisait rien pour stimuler leur développement.
Le SRF envoie un signal via un réseau de gènes, comprenant l’un d’eux appelé le Cox2. Des médicaments anti-inflammatoires comme l’ibuprofène étouffent le Cox2, ce qui augmente la possibilité que ces médicaments puissent inhiber la croissance musculaire.
Il serait probablement utile que les thérapies dont l’objectif est de stimuler la croissance musculaire (comme par exemple après une longue période resté alité), visent cette complexe toile d’éléments chimiques qui fonctionnent sous le SRF.
Références :
[1] Srf-dependent paracrine signals produced by myofibers control satellite cell-mediated skeletal muscle hypertrophy. Cell Metabolism. Guerci et al.