A l’époque d’’Halloween, nos instincts basiques sont divertis par tout ce spectacle sanguinolent et horrifiant, les monstres, les insanités et le surnaturel. Bien qu’ils soient considérés plutôt comme un marché de niche, les films d’horreurs ravissent d’avides passionnés et remplissent les salles.

Se faire peur semble être un passe-temps amusant.

La question qu’on peut se poser est : pourquoi ? Si nous trouvons l’horrible si répulsif, pourquoi paye-t-on pour aller le regarder au cinéma ou à la télé ?

Un effet désiré

D’après les experts, il ne s’agit pas seulement d’une attirance vers le bain de sang. Les gens qui aiment les séries “Saw”, par exemple, ne tirent pas pourtant nécessairement un même plaisir dans le fait de regarder un veau se faire abattre. Les chercheurs déclarent qu’une des raisons pour laquelle nous regardons les films gore, c’est parce que le frisson rappelle un comportement antique, principalement chez les mâles, pour évaluer les niveaux de la menace (le spectateur typique de ces films d’horreur est masculin et âgé entre 15 et 45 ans).

“Les gens vont voir des films d’horreur parce qu’ils veulent avoir peur, sinon ils n’iraient pas deux fois” dit Jeffrey Goldstein professeur de psychologie sociale à l’Université d’Utrecht, Pays-Bas, et auteur du livre Why We Watch : The Attractions of Violent Entertainment.

“Vous choisissez votre divertissement parce que vous voulez qu’il vous affecte. C’est certainement vrai de tout ceux qui vont voir des produits de divertissement comme les films d’horreur qui ont de gros effets. Ils veulent ces effets” dit Goldstein.

Lui et d’autres scientifiques sociaux suggèrent que nous les regardons pour différentes raisons, qui comprennent le plaisir de la montée d’adrénaline, s’échapper de sa vie ordinaire, sortir indirectement des normes sociales et prendre plaisir à assister à un spectacle d’horreur tout en demeurant à une distance de sécurité.

Dans votre cerveau

Le neuroscientifique de l’Université de New York Joseph LeDoux [1] a cartographié, neurone par neurone, comment le système cérébral de la peur fonctionne. Il déclare que ce complexe organe humain, avec son énorme capacité à penser, à raisonner et à méditer, nous permet de craindre d’une manière que les autres animaux en sont incapables.

C’est-à-dire que la peur n’est pas seulement une réaction biologique, mais une émotion dérivée de facteurs évolutionnistes profonds, tout autant que d’alertes récemment apprises. Les conversations entre l’amygdale primitive du cerveau et le cortex plus récemment acquis, permettent aux êtres humains d’interpréter un événement environnemental et d’y répondre avec une émotion comme la peur.

Les films peuvent jouer là-dessus, dit LeDoux, “si vous avez une bonne imagination, vous pouvez vous connecter simplement à votre “câblage” de la peur en pensant à une situation terrifiante”.

Cependant, jusqu’à maintenant l’amygdale a toujours l’avantage dans la réponse de la peur. “Ceci pourrait expliquer pourquoi, une fois qu’une émotion est stimulée, il est si difficile pour nous de nous en débarrasser” dit-il. Si nous aimons ce genre de chose, cela pourrait expliquer en partie pourquoi nous sommes si impatients d’y retourner une nouvelle fois.

Références :

[1] Le cerveau des émotions : Les mystérieux fondements de notre vie émotionnelle. Joseph LeDoux.

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