Des bactéries ont été découvertes dans les vessies de femmes en bonne santé, ce qui discrédite la croyance partagée selon laquelle l’urine est stérile. Cette découverte et ses implications ont été publiées dans le journal European Urology [1].

“Les cliniciens assimilaient la présence de bactéries dans les urines aux infections. Or la découverte de bactéries dans les urines chez les femmes en bonne santé apporte une opportunité d’avancer dans notre compréhension de la santé de la vessie et des maladies,” explique le Dr Alan Wolfe, auteur de l’étude et professeur de microbiologie et d’immunologie. “Les médecins et les chercheurs devront en conséquence réviser leurs hypothèses sous-jacentes aux causes des infections urinaires, et considérer de nouvelles approches pour prévenir et traiter ces problèmes de santé éprouvants.

Les chercheurs ont évalué des échantillons d’urine collectés directement dans la vessie via une aspiration ou un cathéter pour éviter toute contamination. Ces spécimens ont été analysés en utilisant une technique de culture urinaire quantitative élargie (Examen Cytobactériologique des Urines – ECBU) qui identifie les bactéries non détectables par les techniques standards habituellement utilisées pour diagnostiquer les syndromes d’infections urinaires. Cette étude a également utilisé un séquençage du rADN 16S pour déterminer l’ADN bactérien.

“Alors que les cultures traditionnelles d’urine étaient considérées comme des mesures de référence pour identifier les troubles urinaires dans le passé, elles ne détectaient pas la plupart des bactéries et avaient de ce fait une utilité limitée,” explique le Dr Wolfe. “Elles ne sont pas aussi complètes que les techniques de test utilisées dans cette étude.”

Grâce à leur analyse, les chercheurs ont trouvé que certaines bactéries dans la vessie féminine pourraient contribuer à provoquer des symptômes d’incontinence urinaire. Ils ont aussi révélé que certaines bactéries sont plus fréquentes chez les femmes qui souffrent d’incontinence urinaire par impériosité que chez les femmes en bonne santé.

“Si nous étions en mesure de déterminer que des bactéries déterminées causent différents symptômes d’infection urinaire, nous pourrions être en mesure de mieux identifier les femmes qui courent un risque et ainsi mieux les traiter,” expliquent les auteurs de l’étude.

Références :

[1] Alan J. Wolfe, Linda Brubaker. “Sterile Urine” and the Presence of Bacteria. European Urology, 2015.

A lire également