Si vous avez mal au dos, il faut bouger. Ceci est le conseil d’une chercheuse de l’Université de Göteborg [1]. Les patients avec une douleur dans le dos, auxquels on a conseillé de rester actifs malgré leur douleur, s’en sont mieux sortis que ceux auxquels on a dit d’ajuster leur activité à leur douleur.

La thèse a analysé 109 patients avec une douleur du dos aigüe sévère. Ils ont été partagés au hasard, et ont reçu soit le conseil de rester actif, même quand cela leur faisait mal, soit d’ajuster leur activité à la douleur. On leur a aussi demandé de tenir un agenda pendant sept jours, et de noter combien de pas ils faisaient par jour, dans quelle mesure ils pouvaient assurer leurs activités de tous les jours et comment ils se sentaient physiquement. Ils ont aussi complété un formulaire pour savoir s’ils se sentaient déprimés ou non.

Malgré la douleur, le groupe qui a reçu comme recommandation d’être aussi actif que possible a récupéré plus rapidement et ne se sentait pas déprimé à la fin du suivi.

“L’autre catégorie de patients, à laquelle on avait dit depuis le début d’ajuster son activité à la douleur, était moins mobile et se sentait légèrement déprimée comparée aux patients qui étaient actifs” dit Olaya Contreras, chercheuse.

Elle pense que cela pourrait venir du fait que certaines personnes qui sont déprimées et qui ont des douleurs ressentent plus intensément la douleur.

Une autre explication pourrait être que plus la douleur est perçue comme aigüe, et moins une personne veut ou est en mesure de bouger. Selon Olaya Contreras, ceci est en phase avec des recherches précédentes.

“Je pense que si vous souffrez d’un mal de dos aigu, vous devriez essayer de rester le plus actif possible, et de vaquer au maximum à vos occupations quotidiennes. Si vous ne bougez pas, il sera facile de s’embarquer dans une spirale baissière, car l’inactivité associée à la douleur peut, dans le pire des cas, tourner en une incapacité à long terme et une inaptitude au travail qui peuvent provoquer déprime et plus de douleur encore.”

Celle-ci pense que les services de la Santé devraient mettre en place un système d’investigation visant à déterminer les causes psychosociales sous-jacentes aux problèmes de dos des patients. Cela pourrait mesurer le degré de dépression perçu, tout comme l’anxiété et la peur du mouvement.

“Les résultats de l’enquête et un échange associé, pourraient conduire les patients à avoir un rôle plus actif et à une prise de responsabilité dans leur traitement” dit Olaya-Contreras. “Je pense aussi que cela peut aider les patients à davantage se concentrer sur les ressources positives qu’ils ont pour gérer la douleur, et maitriser les différents mouvements physiques même si ça fait mal.”

Problèmes de dos

Le mal de dos affecte 80% des gens en âge de travailler à une certaine période de leur vie, bien que la plupart ira mieux. Les maux de dos peuvent être récurrents, et certaines personnes continueront de souffrir avec un certain degré de douleur. Dans 85 à 90% des cas, la douleur ne pourra pas être attribuée à une maladie précise ni à une blessure.

Références :

[1] Cross-validation of the Depression, Anxiety, and Positive Outlook Scale (DAPOS) for clinical use. Olaya-Contreras P, Styf J, Lundberg M, Jansson B. Journal : Clin J Pain. 2011 ; 27(4):330-7.

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