Les températures en hausse dans les maisons au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans d’autres pays développés pourraient contribuer à l’augmentation de l’obésité dans ces populations, selon une recherche de l’UCL.

L’article, publié dans Obesity Reviews [1], examine les preuves d’un possible lien causal entre l’exposition réduite au froid saisonnier et l’augmentation de l’obésité au Royaume-Uni et aux USA.

Une exposition réduite au froid pourrait avoir deux effets sur la capacité à maintenir un poids de santé : minimiser le besoin de dépense énergétique pour rester chaud, et réduire la capacité du corps à produire de la chaleur.

L’article résume les preuves de l’augmentation des températures intérieures en hiver en Angleterre et aux États-Unis, et examine aussi la plausibilité biologique de l’idée selon laquelle une exposition au froid saisonner pourrait aider à réguler l’équilibre d’énergie, et le poids du corps, au niveau de la population.

L’article rassemble des preuves existantes montrant que les températures intérieures d’hiver ont augmenté ces dernières décennies, et qu’il y avait aussi une augmentation dans l’homogénéisation des températures domestiques. L’augmentation du confort thermal signifie que l’exposition saisonnière au froid diminue, et que nous passons plus de temps à vivre dans des températures modérées.

Les auteurs discutent aussi du rôle des tissus adipeux bruns (la graisse brune) dans la production de chaleur humaine. La graisse brune diffère de la graisse blanche en ceci qu’elle a la capacité de brûler de l’énergie pour créer de la chaleur, et on pense que son développement dans le corps est stimulé par l’exposition aux températures froides. Des études récentes ont montré que l’augmentation du temps passé dans des conditions chaudes pourrait conduire à une perte de graisse brune, et de ce fait réduire notre capacité à consommer de l’énergie.

L’auteur principal, le Dr Fiona Johnson de l’UCL Epidemiology & Public Health, déclare : “l’augmentation du temps passé à l’intérieur, l’accès répandu au chauffage central et à l’air conditionné, et les attentes accrues du confort thermal contribuent à restreindre la gamme de températures que nous vivons dans la vie de tous les jours, et à réduire le temps que passent nos corps dans un stress thermique plus froid, ce qui signifie que nous brûlons moins d’énergie. Ceci pourrait avoir un impact sur l’équilibre énergétique, et de façon ultime sur le poids de corps et l’obésité.

“La recherche de pilotes environnementaux derrière l’obésité, plutôt que génétiques, tendait à se focaliser sur le régime et l’exercice, qui sont indubitablement les contributeurs majeurs. Cependant, il est possible que d’autres facteurs environnementaux, comme les températures intérieures hivernales, pourraient aussi avoir un rôle à jouer. Cette recherche soulève ainsi la possibilité de nouvelles stratégies de santé publique contre l’obésité.”

Marcella Ucci, co-auteure de l’étude, ajoute : “les résultats suggèrent que les températures plus basses en hiver dans les immeubles pourraient contribuer à viser l’obésité, tout en réduisant aussi les émissions de carbone.”

Références :

[1] Johnson F, Mavroggiani A, Vidal-Puig A, Ucci M, Wardle J. Could increased time spent in a thermal comfort zone contribute to population increases in obesity ? Obesity Reviews, .

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