Les coureurs de haut niveau n’éprouvent pas de fragilisation de leurs muscles comme cela arrive chez les non sportifs. Une étude publiée dans l’American Journal of Physiology – Cell Physiology [1] a cherché à savoir si leur excellente forme physique venait de ce que leurs muscles n’avaient pas vieilli.

Le mouvement et la force viennent des fibres musculaires qui constituent un groupe musculaire qui génère une tension. L’affaiblissement musculaire apparait quand les fibres se contractent plus lentement et avec moins de force. Une équipe de chercheurs canadiens a émis l’hypothèse qu’un entrainement physique constant de coureurs de haut niveau âgés préservait leurs fibres musculaires de façon à ce que les fibres des muscles se comportent comme celles des jeunes adultes.

Des échantillons de fibres musculaires ont été prélevés des quadriceps de coureurs de haut niveau âgés et d’adultes qui n’étaient pas des athlètes mais qui avaient le même âge. “L’un des aspects assez nouveau de cette étude vient des participants qui étaient exceptionnels,” explique Geoff Power, l’auteur de l’étude. “Ce sont des individus qui ont entre 80 et 90 ans et qui font activement de la compétition en championnats. L’étude comprenait sept champions du monde, chacun situé dans les quatre premiers de leur épreuve respective.

La vitesse et la force de contraction des fibres ont été comparées aux fibres musculaires d’adultes de 23 ans qui n’étaient pas des athlètes. Les fibres musculaires des non athlètes plus âgés se contractaient de manière beaucoup plus lente et plus faible que les fibres des jeunes non athlètes. Mais à la grande surprise des chercheurs, les fibres musculaires des vieux athlètes de haut niveau se contractaient à une force et vitesse identiques à celles des adultes âgés non athlètes, mais pas comme celles des jeunes adultes. La réussite dans les sports qui exigent des performances élevées quand on est vieux ne semble donc pas être due à la capacité de contraction des fibres des muscles.

Cette étude montre que le vieillissement est associé à une baisse de la qualité musculaire quel que soit le statut de son activité physique. Cependant, d’autres études ont montré que les fibres musculaires peuvent être arrangées de différentes façons afin d’optimiser la force, la vitesse et la puissance du muscle dans la globalité, et ainsi il y a de multiples façons de compenser la réduction de la performance au niveau des fibres pour maintenir une performance au niveau du muscle tout entier.

Références :

[1] Geoffrey A. Power, Fabio C Minozzo, Sally Spendiff, Marie-Eve Filion, Yana Konokhova, Maddy Purves-Smith, Charlotte Pion, Mylène Aubertln-Leheudre, José Morais, Walter Herzog, Russell Hepple, Tanja Taivassalo, Dilson Rassier. Reduction in single muscle fiber rate of force development with aging is not attenuated in world class older masters athletes. American Journal of Physiology – Cell Physiology, 2015.

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