Les sports d’endurance comme le football et le cross-country produisent des modifications importantes de la qualité des “centrales énergétiques cellulaires” dans les muscles des athlètes. Cela a été démontré dans une recherche de l’Université du Danemark publiée dans le Journal of Physiology [1].

Nous pouvons tous reconnaître cette sensation de fatigue musculaire après avoir marché, pédalé, couru ou joué au football assez vigoureusement. Notre capacité à réaliser une activité physique pendant de longues périodes de temps est rendue possible par l’efficacité de la production énergétique dans les mitochondries, ces petites “centrales énergétiques” dans nos muscles. Plus nous avons de mitochondries, plus nous pouvons nous épuiser nous-mêmes. Cette connexion est connue depuis plus de 40 ans, et il est largement reconnu de nos jours que le fait de faire régulièrement des entrainements d’endurance augmente le nombre de mitochondries dans nos muscles. C’est pourquoi de nombreux athlètes d’endurance ont plus du double de ces “centrales énergétiques” que les non sportifs.

Un avantage inconnu de l’exercice

Une équipe de chercheurs travaillant sur ce sujet a découvert que l’endurance des muscles n’est pas seulement déterminée par le nombre de mitochondries, mais aussi par leur structure. “Nous avons découvert que les mitochondries chez les athlètes d’endurance sont construites d’une telle façon qu’elles produisent plus d’énergie que les mitochondries chez ceux qui ne sont pas des athlètes sportifs. En fait, nos mesures ont montré que ces mitochondries peuvent produire environ 25 % d’énergie en plus. Cela donne un avantage majeur dans des sports d’endurance comme le marathon ou le cross-country, mais aussi dans des jeux comme le football,” explique Joachim Nielsen, l’auteur de l’étude.

Les scientifiques ont examiné 15 athlètes de haut niveau et les ont comparés à 29 personnes qui soit ne faisaient pas de sport ou qui étaient modérément actives. Tous les sujets de l’étude ont subi une biopsie des muscles, qui a été analysée sous microscope pouvant détecter même les plus infimes changements dans la structure des muscles.

Un avantage qui n’est probablement pas inné

Il est trop tôt pour dire si les mitochondries améliorées chez les athlètes étaient déjà présentes à la naissance ou si elles sont la conséquence de l’exercice physique sur le long terme. Cependant, les chercheurs rapportent que l’équipe de recherche travaille sur l’hypothèse que l’entrainement sur de longues périodes de temps peut induire ce type de modifications dans la structure des mitochondries.

“Nous avons pris des mesures détaillées de chaque fibre musculaire et nous avons vu que ces fibres musculaires, qui sont typiquement les plus actives pendant des périodes prolongées d’activité physique, sont aussi celles qui ont les changements les plus importants dans la structure mitochondriale. Nous avons vu cela comme une indication claire que les athlètes ont produit ces changements eux-mêmes grâce à leur entrainement,” explique Nielsen.

Les bodybuilders ne sont pas obligatoirement les athlètes les plus forts

Une analyse de la littérature scientifique montre qu’une augmentation de la taille des muscles par l’exercice pourrait ne pas être directement associée à une augmentation de la force musculaire [2].

Des chercheurs qui ont examiné les preuves disponibles ont conclu que la taille et la force des muscles pourraient être deux phénomènes séparés, ce qui remet en cause pas mal d’hypothèses sur lesquelles reposent les programmes d’exercices. Les chercheurs ont noté qu’il y a une faible corrélation entre les changements de la taille des muscles et les modifications de la force musculaire après un entrainement. Il y a également une perte de masse musculaire quand l’entrainement cesse, mais pourtant souvent un maintien de la force musculaire. En outre, une croissance musculaire identique peut apparaître que ce soit avec des charges légères ou lourdes lors d’un entrainement de musculation, bien que les résultats sur la force musculaire soient pourtant différents.

“Les histoires sont pleines de ces changements de la force produits par l’exercice, les adaptations neurales contribuent en premier à la croissance musculaire en jouant un rôle de premier plan dans la dernière portion d’un programme d’entrainement, cependant il y a peu de preuve directe que ce soit vrai chez un adulte qui prend part à un programme d’entrainement de musculation,” dit le Dr. Jeremy Loenneke. “Notre recherche montre qu’il y a de nombreux problèmes potentiels dans la façon dont nous évaluons ces changements de la force avec des exercices de musculation.”

Références :

[1] Plasticity in mitochondrial cristae density allows metabolic capacity modulation in human skeletal muscle. The Journal of Physiology, 2016.

[2] The problem Of muscle hypertrophy : Revisited. Muscle & Nerve, 2016.

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