Les stéroïdes pris pour augmenter les performances sportives sont des cadeaux empoisonnés, même s’ils peuvent aider à battre des records ou à empocher des médailles. Car en plus de provoquer une augmentation de la masse musculaire des utilisateurs, les stéroïdes les prédisposent aussi aux blessures musculo-squelettiques.
Une enquête anonyme ayant porté sur 2552 joueurs de football américain à la retraite, a trouvé une association entre les blessures articulatoires et ligamenteuses et l’utilisation des stéroïdes.
Environ 9% des athlètes professionnels, ayant joué entre 1940 et le 21° siècle, ont reconnu avoir pris des anabolisants pendant leur carrière, selon l’étude de l’American Journal of Physical Medicine & Rehabilitation [1]. Le dopage était courant chez les joueurs dont les positions exigeaient force et puissance, avec 16% des joueurs en ligne offensive et presque 15% chez les défenseurs.
Les joueurs qui ont pris des drogues ont plus souffert d’hernies discales et de blessures aux genoux, aux coudes, au cou, au dos, aux pieds, orteils et chevilles que ceux qui n’ont pas pris de stéroïdes. Par exemple, 21% de ceux ayant pris des anabolisants déclare avoir souffert d’hernies discales, à comparer aux 10% des joueurs qui n’en ont pas pris. Pratiquement 31% des consommateurs se sont blessés aux coudes, contre 17% chez les joueurs propres.
Selon l’étude, ces dommages accrus pourraient provenir de la lente (ou du manque) adaptation de leur cartilage face à l’accroissement de la force et de la croissance musculaire, ou à cause de la plus grande masse et l’augmentation du stress exercé sur leurs ligaments et cartilage.
Les chocs ont montré avoir des effets durables sur les joueurs de football, qui ont aussi des taux d’arthrite élevés, mais ces conditions n’ont pas été étudiées en relation avec l’utilisation de stéroïdes. “Nos résultats évoquent cet effet boule de neige ou les problèmes médicaux associés qui semblent accompagner l’utilisation des stéroïdes” déclare le co-auteur de l’étude Kevin Guskiewicz de l’Université de Caroline du Nord.
Cependant, d’autres chercheurs avaient aussi rapporté que les stéroïdes permettaient aux sportifs de conserver la densité de fibres et cellules musculaires acquise avec les produits (qui “boostent” la synthèse des protéines, élément important du développement des muscles) même après qu’ils aient arrêté d’en prendre.
Références :
[1] Self-Reported Anabolic-Androgenic Steroids Use and Musculoskeletal Injuries : Findings from the Center for the Study of Retired Athletes Health Survey of Retired NFL Players. American Journal of Physical Medicine & Rehabilitation, Vol. 88(3) Mars 2009 pp 192-200.