Même si les jeunes athlètes doivent passer par des examens de santé pour pouvoir faire du sport, ces tests n’arrivent toujours pas à détecter les anomalies cardiaques importantes des joueurs qui y sont passés avec succès, et nombreux sont ceux qui ont été autorisés à jouer malgré des soupçons d’état cardiovasculaire dangereux, ceci d’après une grande étude de patients qui sont décédés brutalement, présentée lors des séances scientifiques annuelles de l’American College of Cardiology.
La sténose aortique, qui survient quand la valve aortique du coeur de n’ouvre pas complètement, est considérée comme une cause rare, mais grave, de décès chez les jeunes. La dissection aortique et la rupture aortique, qui surviennent quand la paroi aortique se déchire et se rompt respectivement, sont des situations catastrophiques qui ne sont habituellement pas associées au décès des individus les plus jeunes. Cependant, le rôle de ces conditions très sérieuses n’est pas bien compris en tant que causes de décès sur un terrain sportif, ni leur identification par des examens de routine avant la participation.
“Alors que la majorité de ces jeunes athlètes est examinée, il y a malheureusement une grande variabilité dans les processus d’examen, et nous avons des données très éparses sur l’efficacité de ces efforts de dépistage” explique Kevin Harris, auteur de l’étude. L’Association Américaine du Coeur a recommandé de poser des questions précises sur le passé des patients sportifs, ainsi qu’un examen physique qui pourrait comprendre un examen cardiaque de pré-participation.
Pour cette étude, les chercheurs ont analysé le Registre Natioinal U.S. des Morts Subites chez les Jeunes Athlètes sur la fréquence des morts brutales dues à une maladie aortique (comprenant la dissection, la rupture ou la sténose) et la sténose aortique.
Sur les 2588 décès du registre, 44 événements étaient associés à une sténose aortique (19) ou à une maladie aortique (25). En moyenne, ce groupe d’athlète était âgé de 17,6 ans, et 40 étaient des hommes. Les sports les plus représentés dans ce groupe étaient le football et le basketball, suivi par le baseball et le softball.
Dix-huit des 19 décès relatifs à la sténose aortique sont survenus juste après l’exercice physique, rapporte Harris. 16 décès sont aussi attribués à une maladie aortique pendant l’exercice, 6 sont survenus pendant une activité sédentaire et 2 pendant le sommeil.
Les données sur les examens avant la participation étaient disponibles pour 34 des 44 athlètes. Sur ces 34 décès, 15 jeunes athlètes ont été spécifiquement évalués par des cardiologues, 3 des athlètes avaient une anomalie aortique connue et 8 avaient été préalablement diagnostiqués avec une sténose aortique ou des bicuspidies valvulaires aortiques, cette dernière survient quand une valve aortique n’a que deux feuillets au lieu de trois.
À partir de ces résultats, les chercheurs ont conclu que la sténose aortique et les maladies aortiques sont des causes peu fréquentes, mais importantes, de décès chez les jeunes athlètes de haut niveau, habituellement pendant qu’ils jouent au basketball ou au football.
25% des athlètes (11 sur 44) se plaignaient de symptômes de douleur dans la poitrine, dans le dos et abdominales les jours qui ont précédé leur disparition. Trois des 11 s’étaient retrouvés aux urgences. Deux des 11 avaient vu un cardiologue avant leur décès.
“Nous étions en mesure d’identifier la majorité des athlètes de cette étude comme étant admis pour participer à des sports et un tiers avait été évalué par un cardiologue” rapporte Harris. “Les processus d’examen élargis n’ont pas réussi à détecter d’importantes anomalies cardiovasculaires pour 19 des individus décédés. Pour les 15 cas qui restent, un soupçon de problèmes cardiovasculaires existait, mais les athlètes ont été autorisés à continuer à faire de la compétitio