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La plupart des gens connait le stéréotype de la femme “potiche”, ou de la “potiche” (tout court), qui est supposé définir les femmes séduisantes qui sont mariées à des hommes riches, qui a tendance à sous-estimer l’importance des autres caractéristiques comme l’apparence physique de l’homme, et qui affirme que les hommes cherchent de belles femmes sans se soucier de leur éducation ni revenus.
Une recherche récente [1] d’Elizabeth McClintock, sociologue à l’Université Notre Dame, montre cependant que le stéréotype de la potiche est un mythe qui est largement alimenté par une observation sélective qui renforce les stéréotypes sexistes, et qui dévalorise les carrières des femmes.
Dans son article, la chercheuse résout le paradoxe entre le stéréotype de la femme potiche et les éléments de preuve selon lesquels les couples se ressemblent à la fois du point de vue physique, ainsi qu’en ce qui concerne leur statut socio-économique.
McClintock a utilisé pour ce faire un échantillon représentatif de jeunes couples dans lesquels les deux partenaires ont été interrogés et évalués sur leur physique, elle a été en mesure de contrôler les couples assortis en ce qui concerne leur attrait physique. Elle déclare que les recherches précédentes dans ce domaine ont toujours ignoré d’importants facteurs.
“J’ai découvert que les partenaires masculins qui sont beaux sont avec des femmes qui sont jolies, et que les hommes qui réussissent sont avec des femmes qui ont réussi” dit McClintock. “En moyenne, les hommes de statut social élevé ont des femmes qui sont plus belles, mais cela vient de ce que eux-mêmes sont considérés comme étant plus beaux – peut-être parce qu’ils sont moins souvent en surcharge pondérale et plus susceptibles de mieux s’habiller, d’aller plus facilement chez le dentiste pour se refaire le sourire ou encore d’aller chez l’esthéticienne ou le dermatologue, etc. Deuxièmement, la seconde force de sélection du partenaire est la ressemblance, notamment en ce qui concerne l’ethnie, l’éducation, la religion et l’attrait physique.
La recherche de McClintock montre qu’il n’y a en fait pas de tendance générale chez les femmes à échanger leur beauté contre de l’argent. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a jamais eu de mariage avec une “potiche”, mais qu’ils sont très rares.
“Donald Trump et sa troisième femme peuvent être l’illustration parfaite du stéréotype de la potiche” dit-elle. Mais il y a de nombreux exemples d’hommes riches qui sont en couple avec des femmes qui ont réussi, plutôt que d’avoir “acheté” une femme top model. Les deux fondateurs de Google (Larry Page et Sergey Brin) par exemple, sont tous deux mariés avec des femmes accomplies, l’une a un doctorat et l’autre est chef d’entreprise.
McClintock ajoute que le stéréotype de la potiche est plus souvent et faussement appliqué aux gens qui ne sont pas célèbres. “J’ai souvent entendu parler de médecins dont les femmes étaient considérées comme des potiches par des observateurs qui avaient non seulement remarqué leur apparence et leur statut, mais qui n’avaient pas réalisé que l’homme aussi était beau et que leur femme avait aussi bien réussi dans la vie que son mari, ou que c’était le cas avant qu’elle se marie et quitte son emploi” dit-elle.
La recherche de McClintock indique aussi que contrairement à ce que le stéréotype de la potiche laisse croire, les barrières de la classe sociale sur le marché du mariage sont relativement imperméables. Les belles femmes sont peu susceptibles de tirer profit de leur apparence pour s’assurer une ascension dans l’échelle sociale.
Références :
[1] Beauty and Status : The Illusion of Exchange in Partner Selection ? Elizabeth Aura McClintock, American Sociological Review, 2014.