Une recherche de l’Université de Copenhague, publiée dans le journal Environmental Health Perspectives [1], a découvert que les effets bénéfiques de l’exercice physique sont plus importants pour la santé que les effets négatifs de la pollution de l’air, notamment pour ce qui concerne le risque de mortalité prématurée. En d’autres termes, les bénéfices de l’exercice contrecarrent les effets délétères de la pollution de l’air.

L’étude montre que malgré les effets secondaires de la pollution de l’air sur la santé, la pollution ne devrait pas être considérée comme une barrière pour faire de l’exercice dans les environnements urbains. “Même pour ceux qui vivent dans les régions les plus polluées de Copenhague, il est meilleur pour la santé de courir, marcher ou faire du vélo que de rester inactif,” explique le Professeur Andersen du Centre Épidémiologique de l’Université de Copenhague.

Un frein pour faire du sport ?

On sait déjà que l’activité physique réduit le risque de mortalité prématuré, alors que la pollution de l’air l’augmente. L’activité physique amplifie les inspirations et donc l’accumulation des polluants de l’air dans nos poumons, ce qui pourrait augmenter les effets nocifs de la pollution de l’air pendant l’exercice.

“La pollution aérienne est souvent perçue comme un frein à l’exercice dans les régions urbaines. Face au fardeau sanitaire croissant dû à l’inactivité physique et à l’obésité dans les sociétés modernes, nos résultats sont comme des soutiens aux efforts de promotion de l’exercice physique, même dans les régions urbaines avec une forte pollution,” explique le Professeur Andersen.

“Cependant, nous recommandons toujours aux gens de faire de l’exercice en priorité dans les régions vertes, les forêts, les parcs, avec peu de pollution et loin des routes surchargées quand c’est possible,” ajoute-t-elle.

L’étude

Cette grande étude de population a examiné les effets conjoints de l’activité physique et de la pollution de l’air sur la mortalité. Elle repose sur des données de bonne qualité à la fois pour ce qui est de l’activité physique et pour l’exposition à la pollution de l’air.

Cette étude Danoise comprend 52 061 sujets, âgés de 50 à 65 ans, qui viennent des deux villes principales du Danemark que sont Aarhus et Copenhague, et qui ont participé à une recherche sur l’alimentation, le cancer et la santé. De 1993 à 1997, ils ont rapporté la quantité d’activité physique de loisir qu’ils réalisaient, y compris les sports, le vélo entre le domicile et le lieu de travail ou pendant leurs loisirs, le temps de jardinage et de marche. Les chercheurs ont ensuite estimé les niveaux de pollution à partir de leurs adresses de résidence.

5 500 participants sont décédés avant 2010, et les chercheurs ont observé environ 20 % de décès de moins chez ceux qui faisaient de l’exercice comparés à ceux qui n’en faisaient pas, et ce même pour ceux qui vivaient dans les régions les plus polluées, au centre de Copenhague et d’Aarhus, ou à proximité des routes et autoroutes encombrées.

“Il est aussi important de noter que ces résultats valent pour le Danemark et pour des sites qui ont des niveaux de pollution de l’air équivalents, et ils pourraient ne pas s’appliquer dans les villes qui ont des niveaux de pollution plusieurs fois plus élevés, comme on peut en trouver dans d’autres régions du monde,” conclut le chercheur.

Références :

[1] A Study of the Combined Effects of Physical Activity and Air Pollution on Mortality in Elderly Urban Residents : The Danish Diet, Cancer, and Health Cohort. Environmental Health Perspectives.

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