Des millions d’Européens courent toujours le risque de retrouver des acides gras trans dans leurs aliments. Les niveaux globaux d’acides gras trans ont baissé, mais peu de pays Européens ont imposé des limites légales sur les produits alimentaires et les restaurants rapides, indique une recherche publiée dans le journal BMJ Open [1], ce qui veut dire qu’il est tout à fait possible d’acheter certaines denrées au restaurant qui en sont chargées.

Les acides gras trans sont principalement produits par l’hydrogénation industrielle d’huiles végétales, un processus qui les solidifie et qui permet de prolonger la durée de conservation des produits cuisinés dans lesquels ils baignent.

Mais des recherches passées, qui avaient analysé les données provenant de grandes études, indiquaient qu’une consommation quotidienne de 5 g d’acides gras trans était associée à une augmentation de 23% du risque de maladies de cœur.

Les auteurs ont analysé le contenu en acides gras trans d’aliments populaires de 16 pays membres de l’Union Européenne en 2005, et de nouveaux dans plusieurs pays en 2009. Seuls les aliments qui indiquaient “graisse végétale hydrogénée” ou “partiellement hydrogénée” en haut de la liste de l’étiquette des éléments nutritifs, et qui contenaient plus de 15 gr de graisse pour 100 grammes de produits ont été retenus.

En tout, 70 portions de frites et de nuggets de poulet, 90 paquets de popcorn à cuire au micro-onde, et 442 échantillons de gâteaux, biscuits et gaufrettes ont été inclus dans l’analyse.

En 2005, une grande portion de frites et de nuggets, 100 gr de popcorns au micro-onde et 100 gr de gâteau, biscuits ou gaufrettes apportaient plus de 30gr d’acides gras trans pour 100 gr de produit dans cinq pays de d’Europe de l’Est, et entre 20 grammes et 30 grammes d’acides gras trans dans huit pays de l’Europe de l’Ouest membres de l’Union Européenne.

En 2009, l’analyse a révélé que le contenu en acides gras trans dans les frites et les nuggets avait fortement baissé dans tous les pays Européens étudiés. Mais alors que les contenus d’acides gras trans des popcorns, gâteaux et biscuits avaient baissé dans les pays d’Europe de l’Ouest, ce n’était pas le cas en Europe de l’Est où ils sont restés très importants.

Les mêmes portions apportent toujours les mêmes et importantes quantités d’acides gras trans situées entre 10gr et 20gr en Hongrie, Pologne et République Tchèque. Mais le menu équivalent en Allemagne, France et Royaume-Uni apporte moins de 2 grammes !

Des étiquettes plus claires est l’un des moyens pour faire baisser la consommation d’acides gras trans, mais la plupart des pays fait toujours confiance aux industries agroalimentaires pour volontairement réduire la proportion d’acides gras trans dans leurs produits, font remarquer les auteurs.

Seuls quelques pays, le Danemark, l’Autriche, la Suisse et l’Islande, sont passés par la voie législative pour forcer l’industrie alimentaire à limiter la quantité d’acides gras trans utilisés dans les aliments à 2% des graisses totales.

Mais les auteurs précisent que les produits alimentaires contenant des acides gras trans, qui peuvent en comprendre jusqu’à 60% du total des graisses, peuvent toujours être légalement vendus sous la forme de menus à emporter dans des restaurants et fast-food partout en Europe.

“Cela signifie qu’en 2012, seule une minorité, environ 14 millions sur les 500 millions d’habitants de l’Europe, sont protégés par la législation contre les produits alimentaires contenant de grandes quantités d’acides gras trans” concluent les auteurs.

Références :

[1] A trans European Union difference in the decline in trans fatty acids in popular foods : a market basket investigation. BMJ Open. doi 10.1136/bmjopen-2012-000859

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